Gabon/«Justice» (image choquante)
Libreville, 08/01/2014
L'enquête sur l’assassinat de Serge Egniga toujours au point mort
L’ENQUETE sur l’assassinat de Serge Egniga, peine toujours à démarrer,
malgré les assurances données par les autorités judiciaires du pays sur
leur détermination à lever le voile sur cette affaire.
Depuis
une décennie, le dossier moisit dans les tiroirs du premier cabinet
d’instruction du tribunal de première instance de Libreville. Or, la
famille de la victime attend la manifestation de la vérité.
De fait, la justice gabonaise semble avoir du mal à jouer son rôle dans
cette affaire marquée par des entourloupettes. L’enquête dont le
démarrage a été annoncée moult fois, est toujours au point mort.
En juillet, le début des investigations avait été annoncé. Mais aucun
acte n’a été posé dans le dossier. Cette procédure devait faire suite à
la requête introduite auprès du parquet de Libreville par la famille du
défunt dans le souci de voir éclater la vérité sur cette affaire mais
également pouvoir faire définitivement le deuil de l’artiste.
Le corps déchiqueté de Serge Egniga avait été retrouvé gisant sur une
voie ferrée dans la commune d'Owendo dans la nuit du 13 au 14 septembre
2003. La présence de nombreux hématomes sur son corps avait mené à la
thèse d'un assassinat.
A cette époque, la thèse du crime par
jalousie était privilégiée. Il se susurrait dans tout le pays que
l’artiste avait fait les frais d’un amant jaloux, dont il fréquentait la
maîtresse. L’opinion soutenait que cet amant, un officier supérieur des
forces de sécurité, avait opté pour l’assassinat pour se débarrasser
très cruellement de son rival.
La première enquête menée par
la Police Judiciaire (PJ) après les faits n'avait pas prospéré en raison
des entourloupettes du présumé commanditaire du crime. Depuis lors, le
tribunal de première instance de Libreville n’a jamais élucidé les
contours de cette triste affaire qui avait profondément choqué l’opinion
publique.
En juin dernier, la famille de Serge Egniga a une
fois de plus présenté un recours auprès des instances judiciaires pour
le réexamen du dossier lié au décès brutal de cet artiste en 2003. Cette
nouvelle tentative aurait eu un écho favorable aux yeux de la justice
gabonaise.
Plus de dix ans après, des informations transpirent
du dossier. Il se raconte que, contrairement à ce qui avait été
instillé dans les esprits, la mort de Serge Egniga avait été commanditée
par le parrain d’une nébuleuse qui perpétrait des crimes rituels dans
la province du Moyen-Ogooué précisément à Lambaréné dont était
originaire l’artiste.
Le personnage sulfureux, encore tapis
dans les arcanes du pouvoir, aurait contacté l’artiste pour perpétrer
un assassinat avec prélèvement d’organes en échange d’une somme de deux
millions de Francs CFA. Mais Serge Egniga aurait rejeté la proposition à
commettre la basse besogne.
Et pour se venger de ce qu’il
considérait comme une trahison et un mépris, le chef de l’association
criminelle aurait mis à contribution au moins cinq jeunes pour régler le
compte à l’artiste. Les lampistes se seraient servis d’une jeune femme
pour l’appâter avant d’aller le mettre à mort dans la zone de Barracuda,
à Owendo.
Avec la nomination d’Ida Assonouet Reteno au poste
de ministre de la Justice, la famille de la victime avait cru que
l’enquête commencerait. Etant donné, a confié une source proche du
défunt, que ce dernier était très proche de la Garde des Sceaux. Mais il
n’en est rien jusque-là. L’enquête est toujours au point mort.
Une bien curieuse affaire. Pourquoi Ida Assonouet Retenot ne prend pas
à-bras le corps cette affaire ne serait qu’en reconnaissance des
services que lui rendait Serge Egniga ? Le magistrat chargé du dossier
au premier cabinet serait son homme de main, son neveu, d’après
certaines sources. Un silence coupable, vraiment !
Jonas Moulenda
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