dimanche 26 janvier 2014

#Gabon-Ritual killings: Nkoltang, three months after the murder of Catherine, 4

Gabon



Nkoltang, three months after the murder of Catherine

A mutilated body carried on a stretcher. Blood stains on clothes. A grieving woman and children shouting their rage. Open wounds . The assassination on October 27, little Ekovone Catherine, 4, is still present in the minds at Nkoltang, a group of villages located 30 kilometers from Libreville (capital city of Gabon).


Three months after the ritual murder, the memory of little Catherine is still more than alive. Violent images of bruised bodies continue to trot in the heads of pity and shocked residents, beyond their ethnic lines. "We will not soon forget this abominable crime. It will live long in our memories. Personally, I was traumatized at the sight of the little girl mutilated body", says Chantal, a young resident of Nkoltang.

Claude Emery Massandé, the alleged murderer of Catherine, had deported her body to his home in the outskirts of the village. He had dealt a machete to the neck. The girl immediately collapsed, dead. Using a scalpel, the criminal had taken the flesh of the neck. "This is the worst thing someone can do to your child. If we had caught the killer, he would have been burned alive. It was frustrating to know that this girl was dismembered as a game. If the death penalty still existed, it had to be shot in turn", said one notable of Nkoltang.

PAIN . At the mother of Catherine’s place, on Saturday afternoon. The atmosphere is heavy. Sitting in the middle of an impromptu «men’s shack» (corps de garde) in the middle of the family home playground, is Martine Ave Mba, 70, grandmother of Catherine, saying nothing. The septuagenarian seems dipped in dark ruminations. She is still stunned by the murder of her granddaughter whom she had given the name of his mother. "I can not realize what happened," sighs the septuagenarian, staring into nothingness.

Bendoume Augustine, 42, mother of the deceased, is in the living room with her daughter, Cornelia and her younger sister, Veronica Afoupseng who came from Ntoum. This is the terrace where there is more air they will receive visitors. The children leave the plastic chairs. The uncle of the late Catherine, Théophile Mba, and the old lady Martine Ave Mba, join them. The arrival of journalists dare to break the oppressive silence of the day. The topic to discuss is reviving bad memories.

In Augustine’s head, things are still not turning right. She remains petrified by the murder of her daughter. Her heart became a wound, simply touch it to bleed. At night, the forty years old mother often weaks up sweating after a nightmare. "I often dream of my child asking me to stop crying. In my dreams, she told me she is safe where she is", suggests the mother, with a quavering voice.

All relatives of little Catherine remain united in grief. When times are strong, they hold their hands altogether. Stand by the shoulders. Share packets of handkerchief. Sacred family decided to stick together, for the long and painful path to mourning Catherine. Augustine remains depressed. With her hair cut short, she barely conceals her grief. Her daughter was always a happy child. Wherever she went, she marveled everyone, young and old. Her death was a disaster for her friends, family and, most of all, for the country that was moved when the announcement of the drama was made.



GRIEF. The family of the girl would have liked her to grow up and live longer. "Every time we think about her, our eyes wet with tears", says Theophilus Mba, the uncle of the deceased. "We look back all the time to the joy we experienced at birth, when she smiled for the first time, at her day in class, and countless moments of happiness she brought us", adds Cornelia Ave. All this, nothing, neither death, can never erase them in their memories.

 R.I.P Catherine!


(Find the full story in tomorrow's «Echos du Nord», 01/27/2014)


Jonas Moulenda
01/26/2014


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#Gabon-Crimes rituels: Nkoltang, trois mois après l’assassinat de Catherine, 4 ans



Reportage

Gabon: Nkoltang, trois mois après l’assassinat de Catherine

UN corps mutilé transporté sur une civière. Des taches de sang sur les habits. Une femme éplorée et ses enfants qui crient leur rage. Des blessures ouvertes. L’assassinat, le 27 octobre, de la petite Catherine Ekovone, 4 ans, demeure encore présent dans les esprits à Nkoltang, regroupement de villages situé à 30km de Libreville.


Trois mois après le crime rituel, le souvenir de la petite Catherine demeure plus que vivace. Les images violentes du corps meurtri continuent à trotter dans les têtes, à apitoyer et choquer les riverains, au-delà de leurs clivages ethniques. « Nous n’oublierons pas de sitôt ce crime abominable. Il restera longtemps gravé dans nos mémoires. Personnellement, j’avais été traumatisée à la vue du corps mutilé de la petite fille », explique Chantal, une jeune habitante de Nkoltang.

Claude-Emery Massandé, l’assassin présumée de Catherine, l’avait déportée à son domicile aux confins du village. Il avait asséné un coup de machette au niveau du cou. La fillette était s’était aussitôt effondrée, morte. A l’aide d’un bistouri, le criminel avait prélevé la chair du cou. « C’est la pire de choses qu’on puisse faire à votre enfant. Si on avait rattrapé l’assassin, on l’aurait brûlé vif. C’était rageant de savoir qu’il a dépecé cette fille tel un gibier. Si la peine de mort existait encore, il fallait qu’il soit abattu à son tour », estime un notable de Nkoltang.

DOULEUR. Chez la mère de Catherine, samedi après-midi. L’atmosphère est lourde. Assise au milieu d’un corps de garde improvisé au milieu de la cour familiale, Martine Ave Mba, 70 ans, grand-mère de Catherine, ne dit mot. La septuagénaire semble plongée dans de noires ruminations. Elle est encore sonnée par l’assassinat de sa petite-fille à qui elle avait donné le nom de sa mère. « Je n’arrive pas à réaliser ce qui s’est passé », soupire la septuagénaire, le regard fixé vers le néant.


Augustine Bendoume, 42 ans, mère de la défunte, se trouve au salon en compagnie de sa fille, Cornelia et sa cadette, Véronique Afoupseng, venue de Ntoum. C’est à la terrasse où il y a plus d’air qu’elles vont recevoir les visiteurs. Les enfants y sortent des chaises plastiques. L’oncle de la défunte Catherine, Théophile Mba et la vieille Martine Ave Mba se joignent à elles. La venue des journalistes vient rompre le silence oppressant de la journée. Le sujet à aborder ravive un mauvais souvenir.

Dans la tête d’Augustine, ça ne tourne pas encore très rond. Elle reste pétrifiée par l’assassinat de sa fille. Son cœur est devenu une plaie ; il suffit de le toucher pour qu’il saigne. La nuit, la quadragénaire se lève souvent le visage en sueur après avoir fait un cauchemar. « Je rêve souvent de mon enfant me demandant de cesser de pleurer. Dans les rêves, elle me dit qu’elle est en sécurité où elle se trouve», avance la quadragénaire, la voix chevrotante.

Tous les proches de la petite Catherine restent unis dans la douleur. Quand les moments sont forts, ils se prennent par la main. Se tiennent par les épaules. Se refilent les paquets de mouchoir. Sacré famille qui a décidé de faire, ensemble, le long et douloureux chemin que constituent le deuil de Catherine. Augustine reste abattue. Les cheveux coupés, elle dissimule à peine son affliction. Sa fille était une enfant toujours joyeuse. Partout où elle allait, elle émerveillait petits et grands. Sa mort fut une catastrophe pour ses amis, sa famille et, plus que tout, pour le pays qui s’en est ému à l’annonce du drame.


CHAGRIN. La famille de la fillette aurait aimé qu’elle grandisse et vive plus longtemps. « Chaque fois que nous pensons à elle, nos yeux se mouillent de larmes », explique Théophile Mba, l’oncle de la défunte. « Nous repensons tout le temps à la joie que nous avons éprouvée à sa naissance, lorsqu’elle nous fait son premier sourire, lors de sa première rentrée, et des innombrables moments de bonheur qu’elle nous a apportés », renchérit Cornélia Avé. Tout cela, rien, ni la mort, ne pourra jamais le leur enlever.

(Retrouvez le reportage intégral dans Echos du Nord de demain, 27/01/2014)

Jonas Moulenda
26/01/2014






samedi 25 janvier 2014

#Gabon-Insolite: Une jeune fille crie à l’ablation de son clitoris lors d’un accouchement


Gabon - Insolite

Une jeune fille crie à l’ablation de son clitoris lors d’un accouchement

Libreville. 25 Janvier 2014.

L’HISTOIRE semble invraisemblable. Pourtant, elle pourrait avoir un fondement de vérité. Une parturiente de 20 ans, F.N, crie à l’ablation de son clitoris lors d’un accouchement, mardi, au centre médical de Ntoum, le chef-lieu du département du Komo-Mondah (province de l’Estuaire.)

Selon les propres déclarations de l’accouchée, cette dernière aurait mis au monde un bébé de sexe féminin de 2,850 kg sans difficultés. Peu après, elle a ressenti une brûlure et une douleur atroces à la place de l’organe érectile. Dans un premier temps, a expliqué la jeune fille, elle s’est dit qu’il s’agissait des douleurs consécutives à l’accouchement.

Mais elle a constaté un saignement et une douleur aigüe à la partie antérieure de la vulve. Lorsque sa mère s’est mise à lui faire de l’eau chaude, cette dernière aurait finalement constaté l’ablation du clitoris de sa fille, probablement à l’aide d’un bistouri. « Elle saignait à flots », a témoigné le concubin de la jeune fille.

Que s’est-il passé à la maternité du centre médical de Ntoum ? La question taraude les esprits au sein de la famille de la parturiente. Cette dernière dit n’avoir pas retrouvé ses automatismes. « Je ne me sens pas encore bien. Jusqu’à hier, je saignais encore à l’endroit où se trouvait l’organe », a confié la jeune fille, visiblement hypocondriaque.

Le procureur de Libreville, Sidonie-Flore Ouwé, informée par une personne de bonne foi, aurait demandé à la parturiente de se rendre dès lundi à Libreville pour procéder à des examens médicaux à l’issue desquels l’action publique pourrait être engagée si l’ablation de son clitoris est fondée. La famille de la supposée victime attend que toute la lumière soit faite sur cette affaire.

D’après des témoignages concordants, une autre jeune parturiente avait crié à l’ablation de son clitoris lors d’un accouchement à la même unité sanitaire, il y a quelques semaines. « Elle s’était confiée à plusieurs personnes mais elle n’a pas encore déposé une plainte contre le centre médical », a avancé un jeune habitant de la ville de Ntoum.




Jonas Moulenda
Journaliste à Echos du Nord



Au #Gabon, les politiciens commanditent les meurtres rituels d'enfants (par Marthe Lem)




Au Gabon, les politiciens commanditent les meurtres rituels d'enfants


Augustine montrant une photo de sa fille Catherine, 4ans, assassinée et mutilée en Octobre 2013 dans la maison de son ancien petit ami


Dans un petit village caché dans la forêt tropicale, à quarante kilomètres de la capitale gabonaise Libreville, j'ai rencontré Augustine Bendome. Elle m’a conduite sur une route déserte, à côté d'une maison en bois, délabrée, sans portes ni fenêtres. C’est là qu’Augustine a trouvé en fin Octobre 2013, le corps de sa fille de quatre ans, sans cœur, organes génitaux et langue.

Augustine Bendome est l'une des nombreuses mères au Gabon dont l'enfant a été victime d'un meurtre rituel. J'ai décidé d’aller dans l'ancienne colonie française afin d'examiner ce phénomène.

Chaque année, une trentaine de meurtres rituels sont enregistrés au Gabon. Le nombre réel devrait être beaucoup plus élevé, car beaucoup de ces meurtres ne sont pas signalés ou sont mal identifiés. Les meurtres rituels sont commis principalement sur des enfants pour prélever des parties de leur corps - langue, cœur, lèvres et les organes génitaux – qui sont enlevés et les victimes vidées de leur sang. Cela se produit alors que la victime est toujours en vie. On soupçonne que ce sont surtout les hommes politiques et les hauts fonctionnaires qui commanditent ce genre de meurtres - ils utiliseraient alors ces organes pour des cérémonies afin de renforcer leur position politique ou économique.

Les crimes sont organisés selon une pyramide: au sommet les politiciens donnent l'ordre de l'assassinat à des recruteurs qui sont dans la couche intermédiaire, qui gèrent les gens de la couche inférieure de la pyramide qui sont les exécutants devant commettre les meurtres et fournir les organes. Les tueurs au final sont généralement des pauvres qui sont payés pour le faire.

Les meurtres rituels se produisent dans plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest, dont le Cameroun, le Congo et le Libéria. L'origine exacte de ces meurtres rituels est peu connue. Ils peuvent être comparés aux assassinats d'albinos en Tanzanie, où les gens croient aussi aux pouvoirs magiques des parties du corps.

J'ai accepté de rencontrer Jean-Elvis Ebang Ondo, fondateur de l'ONG Association de Lutte Contre les Crime Rituels du Gabon (ALCR), dans son bureau au centre de Libreville. Il est sérieux et rigide - aucune trace de sourire sur son visage quand il me serre la main. Bientôt, je comprendrai pourquoi. Ebang Ondo a créé l’ALCR après que les corps sans vie de son fils de douze ans et de son ami aient été trouvés sur la plage à Libreville, mutilés, il y a neuf ans. Depuis, il se bat pour la justice pour les victimes et contre le fait que les auteurs puissent souvent tuer en toute impunité.

Ebang Ondo à l'endroit où son fils a été retrouvé. Sur ce tronçon d'une plage déserte à Libreville, les corps d'enfants mutilés sont retrouvés régulièrement. Les pneus avec des fougères (neuf au total) sont le symbole de chaque enfant retrouvé ici.

D’après Ebang Ondo, en 2013, plus de trente meurtres rituels ont été signalés à son ONG. Il dit que le nombre de meurtres augmente notamment avec les élections ou les remaniements ministériels, "parce que les politiciens veulent aller de l'avant et pensent que c'est la meilleure façon d'augmenter leurs chances."

Le gouvernement refuse de répondre publiquement aux tueries et ne prend aucune mesure pour résoudre le problème, de sorte que les auteurs peuvent continuer en toute impunité. La chose la plus remarquable qui soit arrivée est la condamnation d'un auteur en 2009. Il a accusé le sénateur gabonais Gabriel Eyeghe Ekomie d’avoir reçu de lui les organes après qu’il ait commandité l'assassinat d'une victime de douze ans. Le sénateur n'a pas encore été jugé, l'auteur a reçu une condamnation à perpétuité.

L’assassin est souvent une personne connue de la victime. Cela signifie qu'il a un accès plus facile à l'enfant, mais en faisant cela, l'effet est censé être plus fort parce que le corps vient d'un être cher. Augustine soupçonne son ex-petit ami d’avoir assassiné sa fille. "Il a dit qu'il devait se rendre à la plantation derrière ma maison et y prendre quelque chose avec Catherine. Quelques heures plus tard, il n'était pas revenu, puis je suis allé à leur recherche. J'ai trouvé Catherine morte sur le chemin de sa maison", dit Augustine, avec des larmes aux yeux. Depuis ce jour, elle n'a plus jamais eu de nouvelles de son ex-petit ami. Elle m’a guidé vers un endroit derrière sa maison, où est située la tombe de sa fille; avec une croix en bois.

Le tombeau de Catherine, derrière la maison d'Augustine. Elle n'avait pas d'argent pour un cercueil ou un enterrement organisé.

Dans une salle de classe d'une école primaire, j'écoute l'histoire de la mère d’un enfant de sept ans Astride Atsame. En Mars de l'année dernière, le corps d’Atsame a été trouvé parmi les rochers en bord de mer. Sa mère a souvent raconté son histoire à la police et à d'autres autorités, mais plus de dix mois après l’assassinat, il n'y a toujours pas d'enquête. «Je suis bouleversée. L'assassin de ma fille est toujours au large. Les gens qui devraient m'aider sont eux-mêmes impliqués dans le processus. Ma foi en tout et envers tout le monde est complètement perdue", dit-elle avec une voix qui se brise.


 
Mère de la petite Astride Atsame, coeur meurtri par le meutre de sa fille


Jusqu'à récemment, c’était un tabou au Gabon de parler de crimes rituels. La création de l'ALCR a changé cela. De plus en plus de gens osent faire entendre leur voix et se battent contre ce phénomène publiquement. «Les pauvres qui ont perdu un membre de leur famille, sont souvent soudoyés par des gens qui font partie de l'organisation criminelle. Ainsi, ils sont réduits au silence. Maintenant, de plus en plus de gens refusent l'argent, préférant rendre public leur histoire", dit Ebang Ondo. En mai dernier, il y avait eu une marche contre les meurtres rituels dans la capitale, où des nombreux Gabonais ont participé. Anonymous a fait de même en ligne en diffusant un film choc et piratant des sites Web du gouvernement gabonais.




Par Marthe Lem
Traduit du néerlandais.
D'abord publié dans Vice NL
24 Janvier 2014

Complément à l'article: Nous avons appris récemment d'un journal local du Gabon «Echos du Nord» que l'assassin de Catherine a été arrêté et il a donné les noms des commanditaires qui se trouvent être les politiciens. Lire cet article.




In #Gabon, politicians order ritual murders of children (by Marthe Lem)


In Gabon, politicians order ritual murders of children



Augustine with a picture of her daughter Catherine, who was killed and mutilated in October in the house of her former boyfriend.

In a small village hidden in the rainforest, forty kilometers from the Gabonese capital Libreville, I met Augustine Bendome. She takes me to a deserted road, adjacent to a dilapidated wooden house with no doors or windows. Here Augustine found late in October 2013 the body of her four year-old daughter with no heart, genitals and tongue.

Bendome Augustine is one of the many mothers in Gabon whose child has been a victim of a ritual murder. I traveled off to the former French colony to investigate this phenomenon. Research

Every year around thirty ritual murders are recorded in Gabon . The actual number should be much higher, because many of these murders are not reported or are misidentified. Ritual murders are committed primarily to children - their body parts - tongue, heart, lips and genitals - are removed and their blood drained. This occurs while the victim is still alive. It is suspected that especially politicians and other senior officials are ordering this kind of killings - they would then use the organs in ceremonies to strengthen their political or economic position.

The crimes are organized according to a pyramid : at the top politicians give the order for the murder of recruiters from the middle layer, which regulate people from the bottom layer to commit the murders and to supply the organs. The ultimate killers are usually poor people who are paid.

Ritual killings occur in several countries in West Africa , including Cameroon, Congo and Liberia. About the exact origin of the rituals is little known. It can be compared to the killings of albinos in Tanzania, where people also believe in the magical powers of body parts.

I agreed to meet with Jean-Elvis Ebang Ondo, founder of the NGO Association Against Ritual Crimes (ALCR), in his office in the center of Libreville. He is serious and stiff - no trace of a smile on his face as he shakes my hand. Soon I understand why. Ebango Ondo had ALCR established after the lifeless bodies of his twelve year old son and his friend were found on the beach in Libreville, maimed, nine years ago. Since then he fights for justice for survivors and the fact that the perpetrators are often able to kill with impunity.


Ebang Ondo at the spot where his son was found. On this stretch of a deserted beach in Libreville, mutilated children bodies are regularly found. The tires with ferns (nine in total) are each symbol for a child that is found here.

According to Ebang Ondo, in 2013, more than thirty ritual murders were reported to his NGO. He says that the number of murders is increasing especially with elections or ministerial reshuffles, "because politicians want to get ahead and think that this is the way to increase their chances. "

The government refuses to publicly respond to the killings and takes no action to address the problem, so the perpetrators may continue in total impunity. The most notable thing so far is the conviction of an offender in 2009. He accused the Gabonese Senator Gabriel Eyeghe Ekomie of having given him the organs after he commissioned the murder of a twelve year old victim. The senator has still not been prosecuted, the perpetrator got a life sentence.

The offender is often someone known to the victim. That means he has easier access to the child, but in doing so, the effect is supposed to be stronger because the body is of a loved one. Augustine suspects her ex-boyfriend in the murder of her daughter. " He said he had to get on the plantation behind my house and took something with Catherine. A few hours later he had not returned, and then I went out to find them. I found Catherine dead on my way to his house ", Augustine says with tears in her eyes. Since that day, she never heard anything from her ex-boyfriend. I am guided to a spot behind her house, where she has had the grave of her daughter be built. With a wooden cross.


The tomb of Catherine, behind Augustine’s house. She has no money for a coffin or burial.

In a classroom of an elementary school, I listen to the story of the mother of the seven year old Atsame Astride. March of last year, Atsame's body was found among the rocks by the sea. Her mother often told her story to the police and other authorities, but more than ten months after the murder, there is still no investigation. "I'm distraught. The murderer of my daughter is still at large. The people who should help me are themselves involved in the process. My faith in everything and everyone is completely lost", she says with a breaking voice.



Until recently, it was a taboo in Gabon to talk about ritual murders. The establishment of the ALCR has changed that. More and more people dare to make their voices heard and to fight against the phenomenon in public. " Poor people who have lost a family member, are often bribed by people who are part of the criminal organization. Thus they are silenced. Now more and more people refuse the money, to make their story public instead", says Ebang Ondo. Last May, there was a huge march against ritual murders in the capital, where thousands of Gabonese participated. Anonymous did the same online by spreading a shocking film and hacking the Gabonese government websites.





By Marthe Lem
Translated from Dutch by this blog.
First published in Vice NL
January 24, 2014

Complement to the article: We have learned from the local Gabon’s newspaper «Echos du Nord» that the murder of Catherine has been arrested and he has given names of the sponsors who happen to be politicians. The story can be followed here.



mardi 14 janvier 2014

#Gabon-Crimes rituels: Un homme tué et vidé de son sang à Ndjolé


Gabon - Assassinat
Un homme tué puis vidé de son sang à Ndjolé

UN homme d’une soixantaine d’années, Marc Moussodou, a été tué puis vidé de son sang jeudi à Nzamata, un quartier excentré de Ndjolé, le chef-lieu du département de l’Abanga-Bigne (province du Moyen-Ogooué), au centre du Gabon.

Le corps exsangue du sexagénaire a été découvert gisant dans la broussaille, loin des habitations. Selon une source sûre, un sac contenant une seringue et une bouteille de Pastis ont été retrouvés sur les lieux de la macabre découverte.

La brigade de gendarmerie Setrag de Ndjolé, informée, s’est y rendue pour procéder au constat du crime. Les enquêteurs ont ensuite transporté le corps jusqu’au centre médical de la ville où il a été ensuite examiné par le personnel médical.

De l’examen superficiel du corps, il ressort que celui-ci était finalement vidé de son sang. En outre, une mâchoire de la victime était cassée. Ce qui porte à croire qu’elle a subi des sévices corporels avant de passer de vie à trépas. En l’absence d’une morgue, la dépouille a été inhumée sans avoir été autopsiée.

D’après la source, Marc Moussodou était originaire de la province de l’Ogoouée-Lolo. Depuis 23 ans, il vivait à Ndjolé où il faisait des bricoles pour se prendre en charge. Il était installé chez une famille à Missanga, un quartier situé après le pont de Ndjolé.

Son corps a été retrouvé à l’autre bout de la ville. Comment s’y est-il rendu ? La question taraude les esprits dans le chef-lieu du département de l’Abanga-Bigne. Deux thèses sont avancées. Primo : il aurait été enlevé nuitamment par des individus qui l’ont ensuite déporté au bout de la ville pour l’assassiner et prélever du sang sur son corps.

ZONE A RISQUES. Secundo: il effectuait une promenade intra muros. Il se serait retrouvé au mauvais endroit et au mauvais moment. Autrement dit, il serait tombé dans un guet-apens tendu par de criminels, qui recherchaient une proie. Mais nombreux sont ceux qui privilégient la première thèse.

Pour lever le voile sur ce crime, le parquet de Lambaréné a ouvert une enquête. Celle-ci a été confiée à la brigade de gendarmerie de Ndjolé. Selon toute vraisemblance, les auteurs du crime connaissaient bien la victime. Ils se seraient attaqués à cette dernière parce que le sachant vulnérable du fait de l’absence des membres de sa famille dans la ville.

L’histoire semble bégayer à Ndjolé et ses environs, présentés comme une zone à risques. L’année dernière, au même mois, un ressortissant camerounais du nom de d’Amadou Yogno, 46 ans, transporteur suburbain pris en course par un jeune homme avait été sauvagement assassiné à Alembé.

Son corps en putréfaction et portant des traces de violence avait été retrouvé dans un ravin où il avait été jeté par l’auteur ou les auteurs de cet acte abominable. Le parquet de Lambaréné, chargé de l’enquête soutient qu’il s’était agi d’un crime rituel.

Le procureur de la République, Juste Ambourouet Ogandaga, avait déclaré que la victime avait été délestée de ses organes génitaux. Les présumés auteurs de cet acte abominable sont toujours en détention préventive à la prison centrale de Lambaréné, en attendant les conclusions de l’enquête diligentée.
Jonas Moulenda
 

#Gabon-Elections locales: Plainte pour fraude électorale déposée auprès du Procureur de la République par Junior Tchissambo



DOUMBOUYOU KANY TCHISSAMBO Junior
Tél. 04 60 70 86
B.P: 35 S/C ROLBG Libreville/Gabon
Libreville, le 13 Janvier 2014


A
Madame le Procureur de la République

Objet: Demande d’intervention / Dénonciation pour faux et usage de faux.

Madame le procureur de la République,

Le samedi 14 Décembre 2013, jour du déroulement de la première élection dite « Biométrique » de notre pays,  j’ai été observateur accrédité par le Ministère de l’Intérieur, via l’entremise d’une ONG de la Société Civile appelée ROLBG (Réseau des Organisations Libres de la Société Civile pour la bonne Gouvernance au Gabon). En ma qualité d’Assesseur, je représentais l'opposition au sein du bureau n°1, du centre Yacinthe Antini, cis au troisième arrondissement de Libreville.

Lors de ce scrutin des municipales 2013, j’ai observé de nombreuses irrégularités et des actes répréhensibles face auxquelles la loi devrait être appliquée dans toute sa rigueur, si nous voulons préserver l’image de nos institutions. Au nombre de ces actes irrévérencieux, et d’un autre âge, je relève une tentative flagrante de fraude et un faux et usage de faux de la part de Madame Sylvie  Kotha. Cette dernière, ancienne Présidente de la Fédération Gabonaise de Basketball et colistière de la liste PDG conduite par Madame Laure Olga Goundjout, s’est introduite dans ce bureau de vote avec un électeur détenant de fausses pièces d’identités.

Les faits reprochés à Dame Sylvie Kotha sont les suivants. Aux environs de 15 heures et demi, cette dernière, accompagnée d’un électeur, a fait éruption dans ce bureau de vote dans lequel sa nièce nommée Alice Kotha, Présidente dudit bureau, se trouvait. Au mépris de la loi et des institutions de la République Gabonaise, Dame Sylvie Kotha a eu l’audace d'user de son influence pour faire voter cet électeur qui était muni d’une carte d'électeur et d’une carte de la CNAMGS qui n’étaient pas les siennes ; ceci, bien entendu, en ignorant que je connais la véritable identité de l’électeur qui l’accompagnait, dans la mesure où ce dernier est un jeune voisin que j'ai vu grandir dans mon quartier.

En ma qualité d’Assesseur, j’ai la responsabilité d'apposer ma signature pour valider le bulletin de vote. Mais au préalable, mon devoir est de vérifier les identités et de m’assurer que les électeurs sont porteurs des pièces imposées par la Cenap. Aussi, j’ai tout d'abord constaté que le nom qui figurait sur la carte d’électeur, et la carte de la CNAMGS qui m’ont été présentées, était KIKI Lagaud alors que la personne qui se trouvait en face de moi s'appelle en réalité Skitt Tully ; sans oublier que la photo était différente du visage de ce dernier.

Sur ce, j’ai instamment déclaré que Sieur Skitt Tully n’était pas la personne qui figurait sur les cartes. Après l'approbation des autres membres du bureau, j’ai demandé à Sieur Tully et à son compagnon d’infortune de vider immédiatement les lieux. Se sentant humiliée et rabaissée, Dame Kotha a insisté en déclarant que c'était son fils et qu'il s’était rasé la barbe.  J'ai dû simplement rétorqué qu'il n'avait jamais eu de barbe et que je l'ai vu grandir, dans la mesure où ce dernier réside dans le même quartier que moi depuis plus de dix années.

Dépourvue de tout argument, Dame Kotha a finalement jeté l'éponge en sortant de la pièce. Mais à la surprise générale, cette dernière est revenue à la charge quelques instants plus tard. Debout devant la porte du bureau de vote, elle se mit à me menacer devant une foule de témoins qui pourraient attester de la véracité de mes propos. Dame Kotha declarait, je cite: "On se retrouvera, la vie ne s’arrête pas là". Ces menaces, portées à mon endroit, peuvent certainement paraître insignifiantes, mais je les ai prises au sérieux ; cela me cause un préjudice moral jusqu’à ce jour, car je n’arrive plus à me déplacer nuitamment et à joindre mon domicile après avoir vaqué à mes occupations quotidiennes. 

Au regard de ce qui précède, il est clair que le contexte des évènements n’est pas fortuit. Madame Sylvie Kotha comptait surement sur la présence de sa nièce  (la Présidente du bureau) pour faciliter et valider cette tentative de fraude et ce faux et usage de faux. Et il est utile de rappeler ici que cet acte posé par Dame Kotha constitue également une violation pure et simple des dispositions du code électoral. Conformément à ces dispositions, Dame Kotha n'a pas le droit d'être présente aux alentours des centres de vote pendant le déroulement des scrutins électoraux, afin d'éviter toute influence sur les votants et leur permettre de voter librement. De plus, les dispositions du code pénale Gabonais, en son article 116, prévoient une peine d’emprisonnement allant de 5 à 10 ans, ainsi qu’une amende.

Aussi, en bon citoyen, le Mardi 17 Décembre 2013, je suis passé devant les antennes d’une chaîne de télévision appelée Télé Hermon. Au cours de cette émission, j’ai dénoncé Dame Sylvie kotha  tout en relatant les faits ci-avant mentionnés. Cette Dénonciation ne s’est pas soldée par une saisine des juridictions compétentes de la part de cette dame pour diffamation ; ce qui est curieux de sa part, car n’ayant rien à se reprocher,  face à une telle situation, elle ferait tout pour sauver son image en cherchant réparation eu égard au préjudice causé par un tiers, si préjudice il y’a.

Madame le Procureur de la République,

En comptant sur votre bonne foi, je me tiens à votre disposition pour ouvrir et faciliter une enquête dans les plus brefs délais sur ce dossier. Pour le respect de nos institutions, et l’image de notre pays le Gabon, je vous invite à prendre toutes dispositions nécessaires et à faire appliquer la loi dans toute sa rigueur afin que les auteurs présumés de ce délit soient punis par la loi ; qu’ils soient mis aux arrêts et présentés devant le Tribunal de Première Instance, en vue d’une audience correctionnelle au cours de laquelle je compte me constituer  partie civile.

Dans un pays où la justice bafoue les droits fondamentaux des paisibles citoyens, usant de répression lors de manifestations pacifiques, tout en étant muette et incompétente sur certaines affaires impliquant des dignitaires du pouvoir, il est déplorable de constater que cette même justice est inféodée. Ceci explique son incapacité à fonctionner de manière libre et indépendante, et le fait qu’elle ne respecte pas le principe qui veut que nul ne soit au-dessus de la loi.

Cette réalité inquiétante, selon laquelle il n’existerait pas une réelle séparation de pouvoirs dans notre pays, est due au fait que les magistrats en général considèrent d’abord leurs appartenances politiques, subissent des pressions et influences de tout ordre, et donc par conséquent ne font pas leur travail comme il se doit. Fort de ce constat, en tant que citoyen Gabonais ayant soif de justice, je crois que le moment est venu de rétablir l’ordre et le droit.

Compte tenu du fait que les témoignages  et aveux en Droit puissent être tenus comme étant des preuves suffisantes permettant de diligenter des enquêtes et  mettre aux verrous les personnes mises en cause, après que ces enquêtes aient permis de prouver leurs culpabilités et aussi après avoir été déclarés coupables,

Compte tenu du fait que la principale mise en cause, Madame Sylvie Kotha fait partie des cadres de l’UFPDG (l’Union des Femmes du Parti Démocratique Gabonais), dans l’éventualité de votre affiliation à ce parti politique,  à mon sens,  il vous serait certainement difficile de prendre les décisions qui s’imposent afin de la faire mettre aux verrous.

En effet, dans la mesure où il s’agirait d’une camarade, et que vous appartiendriez au même groupement politique, vous craindriez certainement des représailles de la part du camarade en chef, le Chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba.

Par conséquent, la justice gabonaise applique la règle impartiale selon laquelle, il existe deux poids, deux mesures. Ainsi, il est fort regrettable de constater que certaines personnes et plus précisément les amis du régime Bongo-PDG ne sont nullement inquiétés par cette justice douteuse ; je citerai comme exemple celui de certains hommes politiques dudit régime, lesquels ont été nommément cités comme étant des commanditaires de crimes rituels, mais qui malheureusement continuent de courir en toute impunité parce que détenant des alliances politiques ou maçonniques avec le pouvoir. De ce fait, ces derniers se sentent intouchables car protégés par le Président de République ; ceci, bien entendu frêne l’action de la justice qui demeure impuissante et n’applique pas  toujours la loi.

En tant qu’acteur de la Société Civile libre, combattant des Droit de l’Homme, mais surtout en tant que citoyen Gabonais libre et épris de justice, je  prends la communauté nationale et internationale à témoin sur cette affaire, laquelle est désormais entre vos mains, et pour laquelle je ne cesserai de m’impliquer personnellement et sans ménager aucun effort afin que justice soit faite par l’entremise de cette saisine du Ministère Public, initiée par moi. Cette justice qui malheureusement souffre d’un discrédit avéré et d’un manque total de confiance de la part des populations Gabonaises, qu’elle est sensée servir !

Tout en espérant que je ne me sois trompé en déclinant l’impartialité de la justice et de ses magistrats, et comptant à nouveau sur votre bonne foi, je me tiens  à votre disposition pour faciliter les enquêtes éventuelles afin de traquer les mis en cause ou présumés et de sorte qu’ils soient punis par la loi devant un procès juste, partial et équitable.

Je vous prie Madame le Procureur de la République, de bien vouloir recevoir l’expression de ma profonde déférence. 

Respectueusement,

 
DOUMBOUYOU KANY TCHISSAMBO Junior




#Gabon: Un Journaliste écrit au ministre de la «Justice»



LETTRE AU MINISTRE DE LA JUSTICE

Madame le Ministre,

SOUVENT dans notre pays lorsque quelqu'un se met à dénoncer tout haut ce que d'autres pensent tout bas, on dit qu'il cherche à se faire remarquer par les décideurs aux fins d'être nommé à un poste de responsabilité. Pourtant, ce n'est pas forcément vrai. « Ce n'est pas parce que le coq chante tous les matins qu'on dira qu'il prépare un concours de chant,» disait mon grand père.

Le journaliste que je suis est l'archétype de citoyens qui voudraient accompagner les plus hautes autorités dans leur politique de développement du pays, lequel n'est encore qu'une terre en friche. Je suis donc obligé de monter au créneau pour dénoncer les pratiques qui nous maintiennent aux antipodes du progrès. Et, je le ferai toujours tant que le pays se portera mal. Mon aïeul disait : « Si la marche n'est pas finie, le balancement des bras ne finit pas.»

Madame le ministre, si je vous écris aujourd’hui c’est parce que vous brillez par des incartades qui donnent du grain à moudre aux pourfendeurs intéressés de la justice gabonaise. Quand vous brillez par des écarts de conduite, il va de soi que quelqu’un pour vous ramènera à l’ordre, quitte à vous donner des taloches. Puisque vous prêtez le flanc, ne vous plaignez pas des coups que vous recevez. « Si tu mets les doigts dans le mortier, ne crains pas le pilon », disait mon grand-père.

Sous tous les cieux, la justice permet de maintenir l’équilibre de la nation et influence son développement. Le Garde des Sceaux est l’artisan de la politique judiciaire. Or, à votre allure, vous ne donnez pas l'impression de vouloir compter parmi ceux qui orientent les choix de ce pays et pèsent sur son destin. Vous foutez plutôt de la pagaille dans l’appareil judiciaire, marchant sur les plates-bandes des magistrats. C’est à cause de cela qu’ils vous vouent une certaine inimitié. Mon grand-père disait: « Si tu ne veux pas que la mouche tsé-tsé devienne ton ennemi, que cherches-tu au bord du marigot ? »

C'est rageant de me rendre compte que vous êtes le premier obstacle de l’Etat de droit auquel aspire notre pays. Quel intérêt avez-vous eu à agir de la sorte ? Ce qui m'a offusqué dans vos incartades c'était votre abus d’autorité qui vous a amenée à vous affubler d’une tenue militaire pour aller détruire des scellés à la prison centrale de Libreville. Mais ce n’est pas votre ressort ! Mon grand-père disait : « Transporter de l’eau n’est pas le rôle du panier. » Etre ministre de la Justice ne fait pas de vous le procureur de la République. Mon jugement n’est pas une sentence, mais je constate que la veste de Garde des Sceaux est trop ample pour vous.

La célérité et l'enthousiasme avec lesquels vous êtes allée brûler les scellés à la prison centrale de Libreville amènent une question: quelle mouche vous a piquée pour agir au mépris du principe de la séparation des pouvoirs, qui vous interdit l’immixtion dans les procédures judiciaires? Manifestement, il vous sera difficile de vous hisser au niveau de vos prédécesseurs et de les effacer de la mémoire de vos collaborateurs. « Les traces de l’antilope n’effacent pas celles de l’éléphant», disait encore mon grand-père, grand chasseur de son époque.

Dans vos incartades, vous ne vous privez pas de vitupérer les magistrats, vous croyant très supérieure à eux parce que vous êtes leur ministre de tutelle. Mais vous vous trompez, Madame ! Finalement, mon aïeul n’avait pas tort, lui qui disait: « Le margouillat croit qu’il a grossi alors que c’est son ventre qui est ballonné. » Madame le ministre, à l'heure de l'émergence d'une conscience citoyenne, la justice doit jouer un rôle central, plus que jamais, dans l'élaboration en cours de nouvelles normes sociétales.

Il y a eu certes d'importantes incarcérations, ces dernières années, mais les feux de la justice ne sont pas allés jusqu’au bout de la rampe. Ce n’étaient que des arrestations spectaculaires pour attirer l'attention de l'opinion. « On trompe le bébé avec le sein pour pouvoir raser sa tête », aimait à dire mon grand-père. Dans notre pays, il existe encore une liste de citoyens qui ne peuvent pas être inquiétés par la justice. Des individus sur lesquels pèsent de lourdes charges continuent à se la couler douce. Mais les Gabonais sont en droit d'attendre les conclusions des enquêtes sur les crimes rituels annoncées à grands coups de cymbale !

Il me semble que nos prisons ne sont faites que pour les auteurs de larcins. Celui qui vole un coq a dix fois plus de ...malchance d'être envoyé au gnouf que celui qui aura détourné des milliards ou dépecé son semblable. A travers ce constat, on comprend aisément l'orgueil qui est le trait dominant de certains mis en cause. Aussi longtemps que règnera l’impunité, ces derniers continueront leurs actes abominables. C’est encore mon grand-père pétri de sagesse qui disait: « Tant que le singe ne te verra pas avec la tête de son semblable, il n’aura pas peur de toi. »

S’il est clairement établi qu’un haut dignitaire a commandité un assassinat avec prélèvement d’organe, le juge d'instruction doit l'envoyer au gnouf. Le faire ne serait pas lui brûler la politesse. Mon aïeul disait: «Si la barbichette était un signe de respect, on n'enverrait pas le bouc à l'abattoir.» La Déclaration universelle de droit de l'homme et du citoyen à laquelle notre pays a souscrit stipule en son article 7 que tous les citoyens sont égaux devant la loi et ont droit sans distinction à une égale protection de la loi. Mais pourquoi, diantre, assiste-t-on à une justice ségrégationniste ?

Les Gabonais attendent que vous œuvriez pour un véritable état de droit. Pour relever ce «challenge», il vous faut de l’harmonie avec les acteurs du monde judiciaire. Malheureusement, cela est votre talon d’Achille. Vous passez le plus de temps à demander le départ de tel ou tel autre collaborateur. En l’espace de trois ans, vous avez changé trois directeurs de cabinet, quatre directeurs de la prison centrale de Libreville et autant de conseillers en communication au mépris des textes. Etes-vous sûre que vous allez bien ? Il me semble que c’est vous qui avez un problème. Mon grand-père disait: « Si tu vois une image laide, vérifie qu’elle n’est pas ton reflet. »

Madame le ministre, j’ai juste voulu vous dessiller les yeux sur certains faits à même de vous pourrir la vie. Faites attention aux magistrats et autres collaborateurs que vous persécutez aujourd’hui, surtout que vous avez des choses à vous reprocher. Vous leur faites la fine bouche parce que vous êtes encore en position de force. Demain, ils pourront vous avoir dans leur nasse. Mon aïeul disait: « Si la poule dit que personne ne verra ses fesses, c’est qu’elle n’a pas encore tourné son derrière du côté du vent. »


Jonas MOULENDA

(A lire dans Echos du Nord de ce lundi)





jeudi 9 janvier 2014

#Gabon: Message important au peuple gabonais pour la libération du Gabon du système Bongo-PDG (Junior Tchissambo)

Nous jugeons ce message assez important pour le partager sur notre blog:
Message au peuple gabonais, aux leaders de la Société Civile, aux combattants des Droits de l'Homme, aux activistes du Gabon et de sa Diaspora
Chers Compatriotes,
Je suis convaincu que les gabonais en général et les jeunes en particulier, sont de plus en plus conscients du fait que le salut du Gabon, sinon sa libération ne passera que par le peuple. Le célèbre philosophe Karl Marx, n’a t-il pas dit et je cite: "La lutte est la sage femme de l'histoire". Il s'agit ici d'une lutte, où le prolétaire (l’oppressé ou le peuple) renverserait le pouvoir établi par un soulèvement ou une insurrection fut-elle pacifique. De ce fait, il conviendrait que le peuple dans le contexte moderne actuel, puisse mettre en œuvre une stratégie qui lui permettrait d'arriver à ses fins. Comment y arriver? Comment cela serait-il possible dans la mesure où il existe des dissensions, divergences et mésententes entre les oppressés eux-mêmes?

Nous savons tous que le courage n'est pas absence de peur, c'est vrai mais encore faudrait-il que ce courage soit bien orienté et bien canalisé afin de créer une dynamique capable d'évincer le pouvoir établi. Il faudrait à mon sens revoir les différents blocages dans le contexte actuel de notre cher et tendre pays, le Gabon. Pays dans lequel se trouve à la tête, un système qui a duré au pouvoir et par conséquent qui s'est enraciné tel un baobab qui serait difficile à abattre. Mon grand père me disait souvent :" peu importe la hauteur et la grandeur d'un arbre, une petite hache est capable de l'abattre". Mais, fort de ce qui précède la question de savoir, qu'est qui constituait une hache et comment la fabrique t-on? A la réponse à cette question, je me suis dit que la hache se compose d'une manche et d'une tête.

En revanche cette manche à besoin de bras robustes pour parachever l'abattage de l'arbre et sa chute par le bûcheron (le peuple). Nous essayerons de conceptualiser les choses. La manche ici peut symboliser l’union du peuple et/ ou des oppressés aussi bien à l’intérieur du Gabon que dans sa Diaspora. Où nous constatons un peu plus chaque jour, les réactions publiques (via Internet à travers les réseaux sociaux, les médias radiotélévisés publiques et privés internationaux comme nationaux) des compatriotes qui, sans crainte de représailles de ce qui pourrait leurs arriver (suppression de bourses, licenciement, interdiction ou blocage à l’accès à la fonction publique ou privée). Ces derniers dénoncent, fustigent, critiquent et condamnent les dérives et maux socio-économique, politique voir même religieux de notre pays. Ils proposent de ce fait, des solutions claires et rigoureuses qui vont dans une logique de libération nationale car conscients de cette réalité indubitable selon laquelle, Gabon est un état voyou, policier, oppresseur et oligarchique, dirigé par une poignée de personnes qui ont vendu leur dignité. N'ayant aucune éthique et en manque total d’amour pour leurs semblables et de patriotisme, ils (PDG-Bongo et alliés) détournent, assassinent, violent les droits fondamentaux du peuple, utilisent la ruse et la violence comme moyens pour se maintenir au pouvoir, au sens machiavélique du terme (relatif à l’œuvre de machiavel intitulé," Le Prince").

Ainsi, nous observons la recrudescence des phénomènes de crimes rituels et financiers, qui restent à nos jours impunis la plupart du temps. Les BMA (Biens Mal Acquis), nous ont prouvé que le Gabon est depuis plusieurs décennies, un véritable gâteau où tout le monde veut se servir et vient prendre sa part. Nous nous rappelons tous cette pratique bien connue des gabonais, surtout à l'époque de Bongo père. Pratique qui voulait que: quand tu fasses un peu ou même beaucoup de bruits la journée, la nuit on t'appelle. En clair, quand tu deviens opposant (encore faudrait-il que tu le sois vraiment) et que tu réussis à gagner la confiance des populations , qui croient en tes convictions pour un changement réel et effectif.

Aussi, Celui-ci " l'opposant", a toujours ou presque que toujours déçu les personnes qui lui ont accordé leur confiance. Nous savons tous comment cela se termine, soit par une compromission, soit par une alliance avec le camp de l'ennemi du peuple ou encore par la fissure ou division soit disant, du PDG qui, après que les anciens hiérarques aient été lésés par on ne sait quoi, décident de partir du navire qui leurs a tout donné. Et prétendent enfin venir rejoindre le camp de l'opposition ( la vraie ou la fausse?), soit encore pour avoir eu des problème d'ego ou tout simplement à cause d'une guéguerre entre deux enfants du roi dont l'un, aurait la prétention de penser ou avoir conscience de ce que le père l'aurait choisi comme successeur et/ ou héritier du trône.

Or, lorsqu'on est démocrate, on ne peut pas avoir ce genre de logique anti-démocratique. Ce qui veut dire qu'on pense que la gestion d'un pays n'appartient qu’a une famille, un clan, un parti ou à un ancien membre du parti qui a contribué à mettre notre pays dans un profond précipice. Notre pays qui continue incessamment de s'enfoncer au regard impuissant du peuple, de la Société Civile, des partis de l' "opposition", des organisations de la Diaspora gabonaise de France, du Canada, des Etats-Unis, Belgique, Maroc, Afrique du sud etc.

Nous n’ignorons pas que le PDG, ses alliés et la légion étrangère dirigent le Gabon par une gestion sectaire, irrationnelle et posent des actes relevant de l’amateurisme politique et de gestion de la cité, et ce malgré leurs multiples, docteurs, ingénieurs et autres diplômés. Ali Bongo, le (PDG) et le gouvernement gabonais sont la racine de tous les maux dont souffre le Gabon, ce régime est en perte visible de popularité, d'estime, de crédibilité, de confiance et il n'a plus jamais gagné une élection ou presque depuis 1990. Sachant qu’il dirige les institutions de la République avec une absence de séparation de pouvoir et du fait que les institutions soient au service du parti au pouvoir et non du peuple. Sachant qu’ils essayeront par tous les moyens de contrôler les organisateurs des scrutins électoraux à leurs propres fins. Sachant que la corruption, l’achat de consciences, les fraudes électorale sont des aspects qui démontrent la mauvaise foi des gouvernant, à faire un sorte que le Gabon devienne une véritable démocratie par le truchement des élections crédibles et transparentes, gage d’une réelle démocratisation du pays et d’une alternance politique (45 ans de pouvoir sans partage et illégitime, ça suffit).

Aussi, cet état de chose qui veut que le PDG et alliés soient toujours en train d'occuper des postes stratégiques et gagner les élections truquées ou pipées et dont les résultats sont connus à l'avance. L'échéance électorale soit disant "biométrique", qui vient de connaitre son épilogue et qui à travers le cirque que nous ont présenté le pouvoir émergent d'Ali 9, dont le train de l'émergence serait encore à la gare (d’après ses dires). La vérité c’est qu’ils se préparent déjà pour les futures les présidentielles de 2016, avec pour seul but de rester éternellement au pouvoir quelque soit les moyens.

" Lorsque je pense ce n'est pas moi qui pense mais c'est le peuple qui pense à travers moi" a pu dire le philosophe allemand Leibniz.

Chers compatriotes,

Je ne suis pas un docteur en science politique, je parle non seulement en temps qu’ homme de terrains, combattant des Droits de l'Homme, analyste politique, patriote, philanthrope mais surtout en tant que citoyen gabonais et penseur libre, bien qu'étant membre le la Société Civile. Le but ici est d'essayer de retransmette à travers une synthèse ou résumé, les inquiétudes du gabonais lambda et du peuple, ses attentes et aspirations profondes.

Par conséquent si nous revenons à la symbolique de la manche, le but inavoué est de faire comprendre au peuple gabonais du Gabon et de sa Diaspora, doit comprendre la nécessité d'union des forces vives de la nation des gabonais de tout bord, non pas pour un discours politique visant à faire valoir un brigue à la présidence de la République, mais plutôt, d'avoir un discours d' "union nationale" contre la pouvoir oppresseur et ennemi du peuple, le PDG. Discours clair, déterminant et axé sur une bataille insurrectionnelle, qui emmènera les gabonais en crise de confiance et qui, pour la plupart ont une désaffection et un désintéressement de la chose politique, en raison des multiples trahisons qui ont parfois fait perdre la vie à certains d’entre eux.

D’après mes modestes sondages qui ont commencé, il y ‘ a un peu plus de 3 ans. Les populations ont peur de s'engager dans cette bataille par risque d'être trompé une nouvelle fois. Ainsi, le premier constat ici, nous amène à penser qu'il faille dans un premier temps, redonner espoir au peuple et installer un climat de confiance par un discours vrai et constant sur le départ d'Ali Bongo avant ou en 2016. Puis renoncer aux replis identitaires car : Gabonais nous sommes et le Gabon nous appartient tous, nous devons prôner la méritocratie et non le divisionnisme ; que vous soyez du nord ou sud de l’est où de l’ouest, le plus important est de penser à l’avenir de notre pays qui laisse présager des lendemains sombres car diriger par des individus qui sont venus aux rennes du pouvoir par des méthodes draconiennes et ne soucient pas du destin du Gabon.

Fort de ce qui précède, il convient de conclure en disant que le peuple ne croit plus en ses leaders et a du mal à redonner sa confiance aux potentiels vendeurs d'illusions car ayant été trahi par le passé et rouler dans la farine. Face à cela, il conviendrait de créer une nouvelle dynamique dans laquelle tous les partenaires ou forces vives de la Nation (étudiants, élèves, syndicats, commerçants, fonctionnaires et sans emploi) seront impliquer pour fortifier le bras qui donnera le coup final sur l'arbre" PDG-Bongo", ne dit-on pas que l'union la fait la force.

In Fine, Je pense que cette bataille doit être l'affaire de tous et que l'intérêt supérieur du Gabon est au-dessus des intérêts particuliers. Je dis, trêve de bavardage, trêve de conflit de leadership, trêve d'immobilisme, trêve de peurs, trêve de divisions, trêve de politiques politiciennes... Le changement au Gabon, se résume en un seul mot: la vindicte populaire ou l'insurrection pacifique car il n'en saurait être autrement. L'article 35 de la déclaration universelle des droits de l’homme qui nous confère ce droit universelle et inaliénable stipule et je cite : « Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est pour le peuple et pour une portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs ».

Le PDG, ne partira jamais du pouvoir par la voix des urnes, seule une insurrection pacifique et souveraine est la condition sine qua non.

Le temps n'attend pas qui l'attend, 2016 pointe à l'horizon, ne soignons pas surpris de voir un unième coup d'état électoral si nous ne commençons pas à appliquer des stratégies et ce dès maintenant.

Chers compatriotes,

Tous en espérant que ce message, que j'ai voulu partager avec vous, attire votre attention, nous rapproche et unisse toutes les forces vives (du Gabon et sa Diaspora) de la Nation contre notre ennemi commun, le PDG. Je souhaite que notre victoire à travers la chute des Bongo-PDG, ne soit plus un rêve mais une réalité.

"La victoire de demain commence aujourd'hui"

Que Dieu bénisse le Gabon et toutes les autres nations de la terre!! Je vous remercie!


Junior Tchissambo