lundi 24 juin 2013

#Gabon: Deux autres cas de crimes rituels à Port-Gentil / Two more cases of ritual killings in Port-Gentil



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(English text follows)

Deux autres cas de crimes rituels secouent Port-Gentil et le Gabon


EFFA NGUEMA Stessy, jeune fille de 24 ans, a été retrouvée assassinée le 13 juin 2013 à Port-Gentil (Capitale économique du Gabon), dans une maison en construction, fermée et gardée par un vigil. Elle était ligotée des pieds et des mains. Les parents de Stessy rencontrés à Libreville affirment que les seins, la langue et les organes génitaux ont été prélevés. Tout porte à croire que c’est encore un crime rituel maquillé en assassinat crapuleux. Sa copine a aussi été retrouvée dans une salle voisine et dans la même maison, morte, égorgée.


 Mrs Stessy Effa, as she was discovered

Voici donc les crimes que Sylvia et Ali Bongo Ondimba ont promis d’arrêter et de poursuivre les criminels et commanditaires. Leur fausse marche du 11 Mai, une insulte aux victimes, car ce ne fut qu’une simple propagande politique d’Ali Bongo, n’apporte visiblement rien de bon. En effet, depuis cette propagande éhontée de Sylvia et son mari Ali Bongo, plusieurs crimes rituels ont été commis. Nous attendons encore la condamnation des présumés tueurs et leurs commanditaires. Nous avons même eu droit à une libération de 2 criminels dernièrement.

 Second body as it was discovered (Mrs Stessy Effa's friend).

Ce régime corrompu ne résoudra jamais les crimes rituels, car plusieurs personnes dans l’appareil du pouvoir en bénéficie.

Les Gabonais doivent en prendre acte et agir en conséquence.


Two more cases of ritual killings shake Port-Gentil and Gabon

EFFA NGUEMA Stessy, young woman, 24, was found murdered June 13, 2013 in Port-Gentil (Gabon's economic capital), in a house under construction, closed and guarded by a vigil. She was tied feet and hands. Stessy parents met in Libreville say breasts, tongue and genitals were removed. All indications are that this is still a ritual murder disguised as heinous murder. Her (girl) friend was also found in an adjoining room and in the same house, dead, slaughtered.

Here are the crimes that Sylvia and Ali Bongo Ondimba promised to stop and prosecute criminals and their sponsors. Their mock marck of May 11, an insult to the victims because it was just a mere political propaganda for Ali Bongo is obviously bringing no good. Since this shameless propaganda of Sylvia and her husband Ali Bongo, several ritual crimes were committed. We are still awaiting trial of suspected killers and their sponsors. We even had a recent release of two criminals. Go figure!

This corrupt regime will never solve the ritual killings phenoma in Gabon, because many people in the political power apparatus benefits from them.

People of Gabon should now take matters in their own hands and act accordingly.



jeudi 13 juin 2013

#Gabon: Lancement du Forum des Indignés 2e édition




Les Indignés du Gabon


FORUM DES INDIGNES DU GABON
2ème édition – 13-16 juin 2013

Conférence de presse du 13 Juin 2013 à Libreville au Gabon


Mesdames et Messieurs,

Aujourd’hui s’ouvre le 2è forum des Indignés du Gabon. Comme le premier qui s’est tenu l’année dernière, il se déroulera en marge et en protestation du New York Forum Africa.

Le New York Forum Africa est une injure à la souveraineté et au génie des Gabonais. En effet, le sens qu’il faut donner à ce forum est que le régime d’Ali Bongo, incapable de penser le présent et l’avenir du Gabon faute de compétences, est obligé de sous-traiter notre destin à coups de milliards. Pourtant, contrairement à ce que l’on veut nous faire croire, le Gabon est un pays dont la première et la plus grande richesse est le peuple. Riche de ses traditions, riche de sa culture, riche de ses compétences, le peuple gabonais aurait du être un exemple cité dans le monde entier.

Malheureusement, un groupuscule dynastique s’évertue à le tirer résolument vers le bas : par la corruption, le clientélisme, le népotisme et la violence, l’oligarchie au pouvoir depuis plus de 45 ans a utilisé les moyens de notre émancipation, de notre développement, de celui des générations à venir à son seul profit et pour se maintenir au pouvoir.

L’histoire officielle nous cache l’engagement des valeureux guerriers qui ont donné leur vie en résistant à la période coloniale depuis le 19è Siècle, jusque dans les années 30. Nos ancêtres se sont battus pour défendre leur terre et leur descendance. De 1869 à 1830, puis en 1890, une forte résistance gabonaise s’est opposée au contrôle militaire français sur la côte. Plus tard, les impôts extravagants, les déportations, le travail forcé, les délocalisations entraînent des exodes, la destruction de villages, des épidémies. Nos ancêtres, de 1890 à 1920, lancent des campagnes de boycott des commerces européens. Plus tard, dans toute l’Afrique, la colonisation et le néo-colonialisme entreprendront d’éliminer, souvent par le sang, toute forme de résistance. Cette politique sera perpétuée par ceux qui ont succédé aux colonisateurs pour nous déposséder de nos terres, de nos droits, de nos libertés.


Le Front des Indignés prend sa source dans les hauts faits de nos ancêtres qui ont résisté à l’oppresseur pour nous laisser un beau pays en héritage. Lorsqu’ils voient ce que nous sommes devenus, lorsqu’ils voient notre découragement, notre capitulation et, parfois notre lâcheté devant ceux qui s’appliquent à tuer le Gabon, ils doivent se retourner dans leurs tombes.

Le Front des Indignés est un mouvement qui a compris que c’est par nous-mêmes que nous devons défendre notre dignité, nos intérêts, notre souveraineté. Devant les forces du Mal qui dirigent ce pays et qui font plus confiance à des aventuriers multinationaux  tels que Richard Attias, à des vedettes de la chanson et autres célébrités pour défendre le Gabon à notre place, notre indignation a été poussée à son comble. Alors qu’on nous met en prison pour nos idées, qu’on nous coupe nos salaires lorsque nous les exprimons, on dépense notre argent pour que des soi-disant grands de ce monde viennent nous dire ce que nous devons faire à Kumbanu, Mulengi Mbindza ou Akuk Afan dont ils n’entendront même jamais parler de leur vie. Non ! Les Gabonais ne sont pas les cancres que Richard Attias et Ali Bongo veulent présenter. Au contraire, nous dirons même que c’est parce qu’il n’a aucune vision, aucune prospective, aucun idéal pour le Gabon qu’Ali Bongo empêche ceux qui en ont de les exprimer. C’est parce qu’il pense que les conclusions verbeuses des people du New York Forum Africa comblent avantageusement le déficit de compétences qui plombe ses rangs, qu’il n’hésite pas à y sacrifier ce qui aurait pu servir à améliorer les services sociaux de base de notre petit pays riche sous-peuplé de pauvres.

L’objectif principal du 2ème forum qui s’ouvre ce matin n’est pas de venir une fois de plus uniquement parler. Le but de ce forum est de rechercher des voies alternatives pour composer une nouvelle dynamique de changement en ouvrant au préalable la conscience des Gabonais et Gabonaises pour les amener à assumer leur responsabilité devant l’Histoire de notre pays. En effet, chaque Gabonais a des responsabilités envers ses enfants, sa famille, son clan, son village, et son pays. Personne d’autre ne viendra prendre notre responsabilité à notre place. Personne ne viendra de l’Elysée, de la Maison Blanche, de l’ONU, de l’Union Africaine, de la CPI, etc. pour sauver le Gabon pendant que nous croisons les bras. Ce 2ème Forum des Indignés, nous l’espérons, trouvera sinon des réponses au moins des pistes pour que nous cessions de poser la question tragique : « on va encore faire comment ? »







mercredi 12 juin 2013

OpGabon June 15: Corrupt #Gabon

Corrupt Gabon

Ali Bongo Ondimba and wife Sylvia Bongo

Ali Bongo and fellow middle eastern friends

Ali Bongo and Australia Prime Minister, Julia Gillard at the time an Australian company was interested in Gabon's big ore/iron deposits

Ali Bongo and his best friend Nicolas Sarkozy, ex-France President

Ali «the Don» Bongo Ondimba

Ali Bongo Ondimba

Ali Bongo, who wanted to be King of Gabon



Ali Bongo Ondimba and UK Prime Minister, David Cameron (UK companies now investing in oil sector in Gabon)

Ali Bongo and Hillary Clinton


 Gabonese outraged against NY Forum Africa organizing their own alternative forum

Late Senator Kennedy's mansio, bought by Gabon for 6.5 million US$


Family picture of Ali Bongo at the most expansice mansion in France, Pozzo di Borgo, bought by Gabon for more than 100 millions euros

Late dictator Omar Bongo and 2 of his most powerful children: Ali Bongo and Pascaline Bongo


Ali Bongo and late dad, Omar Bongo (left)


Ali Bongo at the White House with President Obama

Ali Bongo with Prince Charles

Ali Bongo, Sylvia Bongo and Prince Harry of UK (Ali Bongo's children study in UK)



Before his dad made him a politician, Ali Bongo (previously named Alain Bongo) was spending most of his time trying to sing


Ali Bongo and Michael Jackson during one of his visits in Gabon


Pozzo di Borgo mansion, bought by Gabon for more than 100 million euros

Pozzo di Borgo

Pozzo di Borgo

samedi 8 juin 2013

#Gabon: HR Activist sends a serious reply open lettre to a friend of dictator Ali Bongo



Libreville (Gabon), June 7th, 2013

Right of reply to the open letter from Mr. Richard Attias which appeared in Gabonese newspapers "Gabon Matin" on 5 June 2013 and L’Union on 7 June 2013 and was addressed to the movement " Ça suffit comme ça "

 Mr Attias,
 
Following the announcement by all media, including those in the tank for the regime in power, of the discovery in Libreville (in the premises of the Professional Training Center Basile Ondimba), of a 50kg bag of human organs, you have deemed it appropriate to send to us an open attempt to discredit our civic engagement aimed, among other things, to put an end to barbaric practices such as human sacrifices which are now commonplace and standardized in our country.

Yes! We intend to take advantage of the opportunity afforded us by your New York Forum Africa - financed at great expense by the Gabonese taxpayers that we are - to make our criticisms and objections heard; our cries, our tears, our pain, our indignation. "Your" (?) International community (personal?) is influential. Certainly. Of good character? Only in Gabon can individual get away with such an insult to the people struggling for their dignity and survival.

The fact that a “celebrity” manager who makes a living by organizing expensive gatherings of "hundreds of business figures, politicians, Nobel Prize winners ..." would buys a full page of a newspaper to send us an open letter is an implicit recognition of our potential.

Mr. Richard Attias,

You get a presumption of intelligence. So, to your open letter, the eminent communicator you are, certainly considered appropriate to "get down" to what you believed to be the level of the Gabonese people. But Mr. Attias, all Gabonese are not at the same low level as your friends predators of the Republic! Sincerely, we suggest that you send us an open letter that is better constructed and more serious.

For your information, the Front of Gabonese Indignants (FIG) is, as its name suggests, a front. It brings together around a common purpose, entities with profiles and centers of interest that are varied: associations, political parties, trade unions, professional associations, non-affiliated individuals ... All the social body of our country is represented in FIG. It is not the fact of a single collective such as “Ça Suffit Comme Ça.” Come defend your imposture at the Indignants Forum.

You accuse us of having besmirched your person and that of your wife, and you boast of having made us afraid to debate you. We would like that you show us one press release from the Indignants Front which took the public debate and turned it into a personal debate, and remind us in what conditions you officially invited the Indignants Front to a debate. You wish to debate? We're ready. Wherever and whenever you want. Including within your forum, if that reassures you. Given your apparent denial of the Gabonese genius, we offer you this delightful opportunity to prove to our people and to "your" international opinion that you're right.

You accuse us of slander. For What? Because we denounce human sacrifices which even your clients recognize, as Sylvia Bongo herself organized a protest march against this barbarism? Because we denounce the “patrimonicide” reflex (use of public property for personal use) as Ali Bongo and his immediate entourage spend billions of francs in jewellery, haute couture, leisure travel, and they collect palaces and luxurious limousines while they demolish hospitals, while the Gabonese mothers give birth on the floor in Libreville, while our children born on the ground are sitting on the floor at school? Is it gossip when we say that the laws are unfair because they do not defend the basic rights of citizens and put the closed circle of those in power over the people who do not own their land, their free opinion, their free expression, an access to a fair justice system?

Is it gossip when we regret that the security and defence forces have as their single task, not to ensure the safety of people and property, but to serve as enforcers of a dictatorship?

The content of your open letter in itself, justifies our strong opposition to your sham and your determination to tear the pages of the ledger of our history that we are writing; when you pretend to think about Gabon in our place and better than us. Indeed, by hanging out with the dark forces which pay you handsomely with the development money that is stolen from us, you end up in the same mental disposition as theirs. You, yourself, recognize that your forum would cost nearly $ 4 million, or about 2.5 billion CFA francs. With that kind of money, do you know how many classrooms and hospital beds the Gabonese government could afford? Certainly not, because you are perfectly "impermeable" to such considerations.

Your client Ali Bongo shouts loudly that Gabon is an emerging country. We would not be surprised that you relayed this childish assumption to your "international community" (sic). As you postulate, without providing any illustration and without describing any tangibility, that from "exchanges" and "experience sharing" during your forum, " goodwill, investment decisions, are born; but above all, solutions to problems when they are posed in an environment of intellectual honesty and positive and constructive "critical spirit.

Your comments illustrate abundantly the singular respect you have for criticism. They also reflect your degree of "intellectual honesty" when, taking care not to specify which ones, because they do not exist, you declare that the New York Forum Africa 2012 "helped initiate many development projects, some which will be officially launched in the coming weeks, let alone the multiple sectors of the local economy that benefit from this event and its induced effects." Yet, it is blindingly obvious: the 5 points of the final declaration of NYFA 2012 are a tangle of vague rhetoric, peremptory truisms and pious nonsense without any identification; of which leading economists, financiers and decision makers of the world realize the feat of being "concrete" without advancing a single figure. We understand why you say that "Gabon is a business model."

On May 10, you, with incredible aplomb, dared to declare that there had been "the creation of 9,000 companies in Gabon in 2012." You probably wanted to talk about "9,000 business" of ritual crimes, because it is the only area where Ali and Sylvia Bongo’s Gabon is truly emerging.

"Mouth of honey, heart of gall," says a Tuareg proverb. Mr. Richard Attias, who do you think you are? Do you think that we are PDG partisans immured in the contradictions of the oral tradition, because they heard these words hammered by those from whom they pick up the crumbs, and who boast that Gabon is an emerging country while they do not even have the lowest common denominator of basic infrastructure, that they import their food, that they have water everywhere except at the faucets, that they have oil (your new business), uranium, wind and sun, but electricity is nevertheless rationed daily, as predators at the head of the state deliberately sabotage public education for the continuation of the dynasty, that the decay of our health system is such that these predators are forced go for healthcare and even die abroad?

Who do you think you are, Mr. Richard Attias, to despise and provoke the protest movement of a country that is not yours, and of which you only know the ostentatious glitz of the presidential palace? Except to consider - and this is clear – that you have taken up the cause of the oligarchy that has confiscated our legitimacy with violence and obstinacy.

Who could make you believe that you have any legitimacy to teach us and pretend put us in our place? Mr. Richard Attias, remember this African wisdom: "A canoe is never too big to capsize." So, beware!

You are not the first multinational mercenary to pretend to dictate our opinions and choices of actions on the grounds that you eat in the hand of a negro king who considers Gabon as his inheritance, and progressive Gabonese as heretics only good for the irons, the gallows, the flagellum. Gabon will never be Morocco (a kingdom), and Ali Bongo will never be anybody’s king or theocratic commander.

Finally, considering the extreme conceit of your open letter, we cannot conclude without expressing our deep remorse for having, for a time given to you - wrongly - some stature.

We do not salute you.

  

For the citizen Movement « Ça suffit comme ça »



Mr Marc ONA ESSANGUI
2009 Goldman Prize Winner


#Gabon: Une réplique sans réserve envers Richard Attias, le fossoyeur d'Ali Bongo



Libreville, le 7 juin 2013

Droit de réponse à la lettre ouverte de M. Richard Attias parue dans « Gabon Matin » du 5 juin 2013 et L’Union du jour adressée au mouvement  «ça suffit comme ça».

Monsieur Richard Attias,


Au lendemain de l’annonce, par tous les médias, y compris ceux à la solde du pouvoir, de la découverte, à Libreville (dans les locaux du Centre de formation professionnelle Basile Ondimba), d’un sac de 50 kilos d’organes humains, vous avez jugé pertinent de nous adresser une lettre ouverte pour tenter de discréditer notre engagement citoyen destiné, entre autres, à mettre fin à des pratiques barbares telles que le sacrifice humain, banalisées et normalisées dans notre pays.

Oui ! Nous entendons bien profiter de l’aubaine que nous offre votre New York Forum Africa – financé à grands frais par les contribuables gabonais que nous sommes – pour faire entendre nos critiques et contestations, nos cris, nos pleurs, notre douleur, notre indignation. « Votre » ( ?) communauté internationale (personnelle ?) est influente. Certes. De bonne moralité ? Il n’y a qu’au Gabon qu’un individu peut se permettre une telle injure aux peuples en lutte pour leur dignité et leur survie.

Le fait qu’un people manager qui vit du ralliement onéreux de « centaines de personnalités économiques, politiques, lauréats de Prix Nobel… » achète une page entière de deux quotidiens pour nous adresser une lettre ouverte est une reconnaissance implicite de notre potentiel.

Monsieur Richard Attias,

Vous bénéficiez d’une présomption d’intelligence. Aussi, concernant votre lettre ouverte, le communicateur éminent que vous êtes, a certainement jugé pertinent de « descendre » à ce qu’il croit être le niveau des Gabonais. Mais, M. Attias, tous les Gabonais n’ont pas le niveau de vos amis prédateurs de la République ! Amicalement, nous vous suggérons de nous adresser une lettre ouverte plus sérieuse et mieux construite.

Pour votre information, le Front des Indignés du Gabon (FIG) est, comme son nom l’indique, un front. Il fédère autour d’un objectif commun des entités aux profils et centres d’intérêts divers : associations, formations politiques, syndicats, corporations professionnelles, individus non affiliés… 
Tout le corps social de notre pays est représenté dans le FIG. Il n’est pas le fait du seul collectif Ça suffit comme ça. Venez donc défendre votre imposture au Forum des Indignés.

Vous nous accusez d’avoir porté atteinte à votre personne et à celle de votre épouse, et vous vous vantez de nous avoir fait peur de débattre avec vous. Nous voudrions que vous nous indiquiez un seul communiqué du Front des Indignés qui ait détourné le débat citoyen pour en faire un débat de personnes, et que vous nous rappeliez dans quelles conditions vous avez officiellement invité le Front des Indignés à un débat. Vous voulez débattre ? Nous sommes prêts. Où et quand vous voulez. Y compris au sein de votre forum, si cela vous rassure. Étant donné votre négation manifeste du génie gabonais, nous vous offrons cette occasion délectable de prouver à notre peuple et à « votre » opinion internationale que c’est vous qui avez raison.

Vous nous accusez de médisance. En quoi ? Parce que nous dénonçons les sacrifices humains que même vos clients reconnaissent, puisque Sylvia Bongo elle-même a organisé une marche de protestation contre cette barbarie ? Parce que nous dénonçons le réflexe patrimonicide (utilisation du patrimoine public à des fins personnelles) lorsqu’Ali Bongo et son entourage immédiat dépensent des milliards de francs en bijoux, haute couture, voyages d’agrément, et qu’ils collectionnent palais et limousines de grand luxe, pendant qu’ils démolissent des hôpitaux, que les Gabonaises accouchent à même le sol à Libreville, que nos enfants nés par terre sont assis par terre à l’école ? Médisance lorsque nous disons que les lois sont iniques car elles ne défendent pas les droits élémentaires du citoyen et mettent le cercle fermé du pouvoir au-dessus du peuple qui ne dispose pas de sa terre, de sa libre opinion, de sa libre expression, de l’accès à une justice équitable ?
Médisance lorsque nous déplorons que les forces de défense et de sécurité ont pour seule et unique mission, non pas d’assurer la sécurité des biens et des personnes, mais de servir de bras séculier à un régime dictatorial ?

La teneur de votre lettre ouverte, en elle-même, légitime notre ferme opposition à votre imposture et à votre détermination à déchirer les pages du grand livre de notre histoire que nous sommes en train d’écrire, lorsque vous prétendez penser le Gabon à notre place et mieux que nous. En effet, à force de fréquenter les forces obscures qui vous payent grassement avec l’argent du développement qui nous est volé, vous finissez par vous installer dans les mêmes dispositions mentales. Vous avez, vous-même, reconnu que votre forum allait coûter près de 4 millions d’euros, soit près de 2,5 milliards de francs CFA. Avec une telle somme, savez-vous combien de salles de classes ou de lits d’hôpitaux l’État gabonais aurait pu se doter ? Certainement pas, car vous êtes parfaitement « étanche » à ce type de considérations.

Votre client Ali Bongo crie à tue-tête que le Gabon est un pays émergent. Nous ne serions pas étonnés que vous relayiez ce postulat puéril auprès de votre « communauté internationale » (sic). C’est ainsi que vous postulez, sans en apporter la moindre illustration et sans en décrire la moindre tangibilité, que des « échanges » et des « partages d’expérience » de votre forum «naissent des volontés, des décisions d’investissement, mais aussi et surtout des solutions aux problèmes posés dès lors que ceux-ci le sont dans un cadre d’honnêteté intellectuelle et dans un esprit critique, positif et constructif ».

Vos propos illustrent magistralement le respect singulier que vous avez pour la critique. Ils reflètent également votre degré « d’honnêteté intellectuelle » lorsque, en prenant soin de ne pas préciser lesquels, parce qu’ils n’existent pas, vous déclarez que le New York Forum Africa 2012 « a permis d’initier de nombreux projets de développement dont certains seront officiellement lancés dans les prochaines semaines, sans parler des multiples secteurs de l’économie locale qui bénéficient de la tenue de cet évènement et de ses effets induits.» Et pourtant, cela crève les yeux : les 5 points de la déclaration finale du NYFA 2012 ne sont qu’un entrelacs de flou rhétorique, de truismes péremptoires et de pieuses fariboles sans aucune identification et dont les grands économistes, financiers et décideurs de ce monde réalisent l’exploit d’être « concrets » sans avancer un seul chiffre. Nous comprenons pourquoi vous affirmez que « le Gabon est un business model .»

Le 10 mai dernier, vous avez, avec un incroyable aplomb, osé déclarer qu’il y a eu « la création de 9000 entreprises au Gabon en 2012 ». Vous avez sans doute voulu parler de « 9000 entreprises de sacrifices humains » appelés pudiquement crimes rituels, car c’est le seul domaine où le Gabon d’Ali et Sylvia Bongo Ondimba est véritablement émergent.

« Bouche de miel, cœur de fiel » dit un proverbe touareg. M. Richard Attias, pour qui nous prenez-vous ? Pour les militants du PDG emmurés dans les travers de la tradition orale qui, parce qu’ils l’ont entendu marteler par ceux dont ils ramassent les miettes, se vantent que le Gabon est un pays émergent, alors qu’il n’a pas le plus petit dénominateur des infrastructures de base, qu’il importe son alimentation, qu’il a de l’eau partout sauf dans les robinets, qu’il a du pétrole (votre nouveau business), de l’uranium, du vent et du soleil, mais qu’il rationne quotidiennement l’électricité, que les prédateurs à la tête de l’État sabotent délibérément l’enseignement public pour que la dynastie se perpétue, que le délabrement de notre système sanitaire est tel que ces mêmes prédateurs sont contraints d’aller se soigner et même mourir à l’étranger ?
Pour qui vous prenez-vous, M. Richard Attias, pour mépriser et provoquer le mouvement revendicatif d’un pays qui n’est pas le vôtre, et dont vous ne connaissez que le clinquant ostentatoire du palais présidentiel ? Sauf à considérer – et c’est manifeste – que vous avez pris fait et cause pour l’oligarchie qui confisque notre légitimité avec violence et opiniâtreté.

Qui a bien pu vous faire croire que vous avez la moindre légitimité pour nous donner des leçons et pour prétendre nous remettre dans les rangs ? M. Richard Attias, retenez bien cette sagesse africaine : « Une pirogue n'est jamais trop grande pour chavirer.» Donc, gare !

Vous n’êtes pas le premier mercenaire multinational à prétendre nous dicter nos opinions et nos choix d’actions sous prétexte que vous mangez dans la main d’un roi nègre qui considère le Gabon comme un héritage patrimonial, et les Gabonais progressistes comme des hérétiques uniquement destinés aux fers, au gibet, au flagelle et au tisonnier. Le Gabon ne sera jamais le Maroc (un royaume), et Ali Bongo ne sera jamais le roi ni le Commandeur théocratique de personne.

Enfin, au regard de l’extrême fatuité de votre lettre ouverte, nous ne pourrions terminer sans vous exprimer notre profond remord d’avoir pu, un temps, vous prêter – à tort – quelque stature.

Nous ne vous saluons pas.

Pour ça suffit comme ça


Marc ONA ESSANGUI
Prix Goldman