DOUMBOUYOU
KANY TCHISSAMBO Junior
Tél.
04 60 70 86
B.P:
35 S/C ROLBG Libreville/Gabon
Libreville, le 13 Janvier
2014
A
Madame le Procureur de la
République
Objet: Demande
d’intervention / Dénonciation pour faux et usage de faux.
Madame le procureur de la
République,
Le samedi 14 Décembre 2013,
jour du déroulement de la première élection dite « Biométrique » de notre
pays, j’ai été observateur accrédité par
le Ministère de l’Intérieur, via l’entremise d’une ONG de la Société Civile
appelée ROLBG (Réseau des Organisations Libres de la Société Civile pour la
bonne Gouvernance au Gabon). En ma qualité d’Assesseur, je représentais
l'opposition au sein du bureau n°1, du centre Yacinthe Antini, cis au troisième
arrondissement de Libreville.
Lors de ce scrutin des
municipales 2013, j’ai observé de nombreuses irrégularités et des actes
répréhensibles face auxquelles la loi devrait être appliquée dans toute sa
rigueur, si nous voulons préserver l’image de nos institutions. Au nombre de
ces actes irrévérencieux, et d’un autre âge, je relève une tentative flagrante
de fraude et un faux et usage de faux de la part de Madame Sylvie Kotha. Cette dernière, ancienne Présidente de
la Fédération Gabonaise de Basketball et colistière de la liste PDG conduite
par Madame Laure Olga Goundjout, s’est introduite dans ce bureau de vote avec
un électeur détenant de fausses pièces d’identités.
Les faits reprochés à Dame
Sylvie Kotha sont les suivants. Aux environs de 15 heures et demi, cette
dernière, accompagnée d’un électeur, a fait éruption dans ce bureau de vote
dans lequel sa nièce nommée Alice Kotha, Présidente dudit bureau, se trouvait.
Au mépris de la loi et des institutions de la République Gabonaise, Dame Sylvie
Kotha a eu l’audace d'user de son influence pour faire voter cet électeur qui
était muni d’une carte d'électeur et d’une carte de la CNAMGS qui n’étaient pas
les siennes ; ceci, bien entendu, en ignorant que je connais la véritable
identité de l’électeur qui l’accompagnait, dans la mesure où ce dernier est un jeune
voisin que j'ai vu grandir dans mon quartier.
En ma qualité d’Assesseur,
j’ai la responsabilité d'apposer ma signature pour valider le bulletin de vote.
Mais au préalable, mon devoir est de vérifier les identités et de m’assurer que
les électeurs sont porteurs des pièces imposées par la Cenap. Aussi, j’ai tout
d'abord constaté que le nom qui figurait sur la carte d’électeur, et la carte
de la CNAMGS qui m’ont été présentées, était KIKI Lagaud alors que la personne
qui se trouvait en face de moi s'appelle en réalité Skitt Tully ; sans oublier
que la photo était différente du visage de ce dernier.
Sur ce, j’ai instamment
déclaré que Sieur Skitt Tully n’était pas la personne qui figurait sur les
cartes. Après l'approbation des autres membres du bureau, j’ai demandé à Sieur
Tully et à son compagnon d’infortune de vider immédiatement les lieux. Se
sentant humiliée et rabaissée, Dame Kotha a insisté en déclarant que c'était
son fils et qu'il s’était rasé la barbe.
J'ai dû simplement rétorqué qu'il n'avait jamais eu de barbe et que je
l'ai vu grandir, dans la mesure où ce dernier réside dans le même quartier que
moi depuis plus de dix années.
Dépourvue de tout argument,
Dame Kotha a finalement jeté l'éponge en sortant de la pièce. Mais à la
surprise générale, cette dernière est revenue à la charge quelques instants
plus tard. Debout devant la porte du bureau de vote, elle se mit à me menacer
devant une foule de témoins qui pourraient attester de la véracité de mes
propos. Dame Kotha declarait, je cite: "On se retrouvera, la vie ne
s’arrête pas là". Ces menaces, portées à mon endroit, peuvent certainement
paraître insignifiantes, mais je les ai prises au sérieux ; cela me cause un
préjudice moral jusqu’à ce jour, car je n’arrive plus à me déplacer nuitamment
et à joindre mon domicile après avoir vaqué à mes occupations
quotidiennes.
Au regard de ce qui
précède, il est clair que le contexte des évènements n’est pas fortuit. Madame
Sylvie Kotha comptait surement sur la présence de sa nièce (la Présidente du bureau) pour faciliter et
valider cette tentative de fraude et ce faux et usage de faux. Et il est utile
de rappeler ici que cet acte posé par Dame Kotha constitue également une
violation pure et simple des dispositions du code électoral. Conformément à ces
dispositions, Dame Kotha n'a pas le droit d'être présente aux alentours des
centres de vote pendant le déroulement des scrutins électoraux, afin d'éviter
toute influence sur les votants et leur permettre de voter librement. De plus,
les dispositions du code pénale Gabonais, en son article 116, prévoient une
peine d’emprisonnement allant de 5 à 10 ans, ainsi qu’une amende.
Aussi, en bon citoyen, le
Mardi 17 Décembre 2013, je suis passé devant les antennes d’une chaîne de
télévision appelée Télé Hermon. Au cours de cette émission, j’ai dénoncé Dame
Sylvie kotha tout en relatant les faits
ci-avant mentionnés. Cette Dénonciation ne s’est pas soldée par une saisine des
juridictions compétentes de la part de cette dame pour diffamation ; ce qui est
curieux de sa part, car n’ayant rien à se reprocher, face à une telle situation, elle ferait tout
pour sauver son image en cherchant réparation eu égard au préjudice causé par
un tiers, si préjudice il y’a.
Madame le Procureur de la
République,
En comptant sur votre bonne
foi, je me tiens à votre disposition pour ouvrir et faciliter une enquête dans
les plus brefs délais sur ce dossier. Pour le respect de nos institutions, et
l’image de notre pays le Gabon, je vous invite à prendre toutes dispositions
nécessaires et à faire appliquer la loi dans toute sa rigueur afin que les
auteurs présumés de ce délit soient punis par la loi ; qu’ils soient mis aux
arrêts et présentés devant le Tribunal de Première Instance, en vue d’une
audience correctionnelle au cours de laquelle je compte me constituer partie civile.
Dans un pays où la justice
bafoue les droits fondamentaux des paisibles citoyens, usant de répression lors
de manifestations pacifiques, tout en étant muette et incompétente sur
certaines affaires impliquant des dignitaires du pouvoir, il est déplorable de
constater que cette même justice est inféodée. Ceci explique son incapacité à
fonctionner de manière libre et indépendante, et le fait qu’elle ne respecte
pas le principe qui veut que nul ne soit au-dessus de la loi.
Cette réalité inquiétante,
selon laquelle il n’existerait pas une réelle séparation de pouvoirs dans notre
pays, est due au fait que les magistrats en général considèrent d’abord leurs
appartenances politiques, subissent des pressions et influences de tout ordre,
et donc par conséquent ne font pas leur travail comme il se doit. Fort de ce
constat, en tant que citoyen Gabonais ayant soif de justice, je crois que le
moment est venu de rétablir l’ordre et le droit.
Compte tenu du fait que les
témoignages et aveux en Droit puissent
être tenus comme étant des preuves suffisantes permettant de diligenter des
enquêtes et mettre aux verrous les
personnes mises en cause, après que ces enquêtes aient permis de prouver leurs
culpabilités et aussi après avoir été déclarés coupables,
Compte tenu du fait que la
principale mise en cause, Madame Sylvie Kotha fait partie des cadres de l’UFPDG
(l’Union des Femmes du Parti Démocratique Gabonais), dans l’éventualité de
votre affiliation à ce parti politique,
à mon sens, il vous serait
certainement difficile de prendre les décisions qui s’imposent afin de la faire
mettre aux verrous.
En effet, dans la mesure où
il s’agirait d’une camarade, et que vous appartiendriez au même groupement
politique, vous craindriez certainement des représailles de la part du camarade
en chef, le Chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba.
Par conséquent, la justice
gabonaise applique la règle impartiale selon laquelle, il existe deux poids,
deux mesures. Ainsi, il est fort regrettable de constater que certaines
personnes et plus précisément les amis du régime Bongo-PDG ne sont nullement
inquiétés par cette justice douteuse ; je citerai comme exemple celui de
certains hommes politiques dudit régime, lesquels ont été nommément cités comme
étant des commanditaires de crimes rituels, mais qui malheureusement continuent
de courir en toute impunité parce que détenant des alliances politiques ou
maçonniques avec le pouvoir. De ce fait, ces derniers se sentent intouchables
car protégés par le Président de République ; ceci, bien entendu frêne l’action
de la justice qui demeure impuissante et n’applique pas toujours la loi.
En tant qu’acteur de la
Société Civile libre, combattant des Droit de l’Homme, mais surtout en tant que
citoyen Gabonais libre et épris de justice, je
prends la communauté nationale et internationale à témoin sur cette
affaire, laquelle est désormais entre vos mains, et pour laquelle je ne
cesserai de m’impliquer personnellement et sans ménager aucun effort afin que
justice soit faite par l’entremise de cette saisine du Ministère Public,
initiée par moi. Cette justice qui malheureusement souffre d’un discrédit avéré
et d’un manque total de confiance de la part des populations Gabonaises,
qu’elle est sensée servir !
Tout en espérant que je ne
me sois trompé en déclinant l’impartialité de la justice et de ses magistrats,
et comptant à nouveau sur votre bonne foi, je me tiens à votre disposition pour faciliter les
enquêtes éventuelles afin de traquer les mis en cause ou présumés et de sorte
qu’ils soient punis par la loi devant un procès juste, partial et équitable.
Je vous prie Madame le
Procureur de la République, de bien vouloir recevoir l’expression de ma
profonde déférence.
Respectueusement,
DOUMBOUYOU KANY TCHISSAMBO Junior
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