samedi 17 mai 2014

#Gabon-Forum des Indignés: Sévère critique de la présidente envers le NYFA





3è édition du Forum des Indignés du Gabon

Conférence de Presse
17 mai 2014

Mesdames, Messieurs,

La 3ème édition du Forum des Indignés du Gabon va se tenir du 23 au 25 mai 2014, ici, au siège de l’ONG Brainforest. Comme les deux premières éditions, de 2012 et 2013, elle se déroulera en marge et en protestation du New York Forum Africa.

Je voudrais, avant de poursuivre mon propos, m’incliner devant la mémoire de nos compatriotes morts ensevelis le 11 mai dernier au PK6 et à Kinguélé. C’est l’occasion, ici, de rappeler qu’en juin 2013, quelques jours à peine avant le lancement du 2ème New York Forum Africa, tous les médias nationaux, y compris ceux à la solde du pouvoir, annonçaient la découverte, à Libreville (dans les locaux du Centre de formation professionnelle Basile Ondimba), d’un sac de 50 kilos d’organes humains. Cette année, moins d’une semaine après des éboulements qui ont provoqué la mort de 7 compatriotes à Libreville, Richard Attias a tenu sa conférence de presse pour annoncer la 3ème  édition de son New York Forum Africa. Pour nous, cette manifestation est, non seulement une malédiction, mais aussi et surtout une injure à la souveraineté et au génie des Gabonais. En effet, le sens qu’il faut lui donner est que le régime illégitime d’Ali Bongo, incapable de penser le présent et l’avenir du Gabon, faute de compétences, est obligé de sous-traiter notre destin à coups de milliards.

Le Front des Indignés est un mouvement qui a compris que c’est par nous-mêmes que nous devons défendre notre dignité, nos intérêts, notre souveraineté. Devant les forces du Mal qui dirigent ce pays et qui font plus confiance à des aventuriers multinationaux tels que Richard Attias, à des vedettes de la chanson et autres célébrités pour défendre le Gabon à notre place, notre indignation est poussée à son comble. Alors qu’on nous met en prison pour nos idées, qu’on nous coupe nos salaires lorsque nous les exprimons, on dépense notre argent pour que des soi-disant grands de ce monde viennent nous dire ce que nous devons faire à Ondili, Mulengi Mbindza ou Akuk Afane dont ils n’entendront même jamais parler de leur vie.

Dans son intervention hier à sa conférence de presse, Richard Attias disait qu’à travers notre forum et nos lettres ouvertes à ses invités, on ne montrait pas une belle image de notre pays. Ces termes suffisent à révéler aux Gabonais qui ne le connaissent pas qui il est en réalité : un donneur de leçon, un personnage arrogant et vaniteux qui prend les Gabonais de haut. Non, tous les Gabonais ne sont pas des cancres comme ceux que Richard Attias a réussi à berner !

Malgré les multiples dénonciations et mises en garde du Front des Indignés sur la gabegie, la mise en coupe réglée du Gabon et les violations récurrentes de la constitution et des droits des citoyens par le pouvoir Bongo/PDG, et notre détermination en qualité de mouvement citoyen à y mettre un terme, Richard Attias et son « client » Ali Bongo reviennent cette année encore avec leur forum.

Nous estimons que cet évènement médiatique fait partie de l’arsenal des stratégies en communication, des actes politiques démagogiques du gouvernement impopulaire actuel et sa politique dite de l’émergence, dont l’inventaire pourtant pompeux et abondant ne se résume en réalité qu’à une mystification menée de main de maître par l’illusionniste Richard ATTIAS, mercenaire en communication à la solde du pouvoir.   

Alors que le peuple gabonais et le Front des Indignés n’ont pas encore fait le deuil d’un des portes flambeaux du mouvement des Indignés, en la personne de Gregory NGBWA MINTSA, prix de l’Intégrité de Transparency International, le New York Forum Africa se tient malgré tout comme pour narguer nos efforts d’assainissement et de moralisation de la vie politique gabonaise. Malgré toute cette propagande, à deux années de son terme, le constat de l’échec du mandat d’Ali Bongo est sans appel.

Le battage médiatique qui entoure le New York Forum Africa est bel et bien l’arbre des pseudo-satisfactions qui cache mal la forêt des problèmes, car les faits sont accablants et le bilan catastrophique.

Pour sa part, le Front des Indignés ne se lassera jamais de rappeler au monde la triste réalité du quotidien des Gabonais, peuple précarisé sous la dictature sans partage de monsieur Ali Bongo et l’oligarchie des privilégiés qui l’entourent.

Les assassinats à des fins fétichistes dits « Crimes rituels » perpétrés par des individus identifiés, dont des hommes du pouvoir jouissant d’une totale immunité, ont sensiblement accru depuis l’avènement de monsieur Ali Bongo, à un point tel que les « Crimes rituels » sont désormais une particularité culturelle gabonaise, ramenant ainsi le pays au Moyen-âge.

Nonobstant la misère criarde dans laquelle croupit le plus grand nombre de Gabonais et le chômage qui sévit à grande échelle, monsieur Ali BONGO qui vient seulement de découvrir ces réalités nous sort une nouvelle trouvaille  « des assises sociales pour la solidarité ». Pendant ce temps, la mise en coupe réglée des finances gabonaises se poursuit à travers le train de vie ostentatoire de l’Etat, et la confusion par Ali BONGO entre sa fortune personnelle dénoncée par Grégory GBWA MINTSA dans le procès des biens mal acquis, et les finances publiques, gérées par son éminence grise, Conseiller occulte et maître spirituel, Directeur de cabinet, le Béninois Maixent Accrombessi.

Le Gabon qui, selon le New York Forum Africa, est un pays émergent, attend toujours d’avoir des infrastructures de production et de transformation de base, une autosuffisance alimentaire dans l’agriculture et l’élevage qui affranchirait le pays de la dépendance vis-à-vis des pays voisins en la matière, un système éducatif structuré à la rescousse d’une jeunesse désocialisée, sans repères (Intellectuels, moraux), un système de santé accessible à tous et surtout un état de droit véritable, garanti par des processus électoraux transparents et fiables pour permettre la transmission démocratique du pouvoir.

Aux invités de Richard Attias et à la communauté Internationale, nous rappelons que le New Forum York Africa est une opération infiniment coûteuse réalisée à grands frais sur le dos du contribuable gabonais sans aucun bénéfice en vue pour ce dernier.

Ce rendez-vous n’est rien d’autre qu’une chimère, un prétexte annuel pour les effets d’annonces. Pourtant l’heure des grandes mutations a sonné. L’histoire pour la conquête des libertés bégaie en Centrafrique et ailleurs en Afrique, malheureusement monsieur Ali BONGO demeure sourd à ces signes du temps, privilégiant le bras de fer, le repli communautaire, toutes choses qui le condamnent à finir dans les poubelles de l’Histoire, cependant que le combat déterminé et juste du Forum des Indignés du Gabon, pour la cause du peuple, passera irrémédiablement à la postérité.

Une chose est certaine, au Gabon, le Forum des indignés est déterminé à être le petit caillou dans la chaussure luxueuse de M. Attias.

Pour terminer, je voudrais vous signaler que notre Forum rendra un vibrant hommage à Grégory NBGWA MINTSA, un indigné parmi les indignés. Il l’a payé de sa vie.

A l’ami qu’il était pour nous, en ce qui me concerne, j’essaie de suivre le conseil de Sénèque dans une de ses lettres à Lucillius « si tu avais subi la disparition d’un ami, il faudrait t’efforcer de te réjouir de l’avoir eu plutôt que de te désoler de l’avoir perdu ».
Je vous remercie.


Blanche SIMONNY ABEGUE
Présidente du Forum des Indignés du Gabon




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