LE POUVOIR PDG-BONGO TENTE D'ASSASSINER LE JOURNALISTE JONAS MOULENDA...
Libreville (Gabon), 19 Décembre 2014
«J'AI ÉTÉ EXFILTRÉ DE L'ASSEMBLÉE NATIONALE PAR LA GENDARMERIE»
J'ai été séquestré plus d'une heure durant à l'Assemblée nationale ce
vendredi en fin de matinée. Après l'alerte donnée aux autorités, jai été
exfiltré par la gendarmerie, qui m'a ensuite conduit dans les locaux de
la Police judiciaire (PJ).
Alors que je me trouvais à mon bureau,
j'ai reçu un coup de fil du premier questeur de cette institution,
Jonathan Ignoumba, une connaissance de longue date, qui m'a demandé de
le rejoindre à son bureau.
Ne me doutant de rien, je m'y suis rendu à
bord de mon véhicule. J'étais seul, mon chauffeur étant parti le matin
faire ma transaction financière à la banque. A mon arrivée, le député
Jonathan Ignoumba m'a prié de prendre place dans son salon privé,
attendant l'entretien qu'il accordait à des visiteurs.
Cinq minutes
plus tard, il m'y a rejoint. D'emblée, il m'a fait expliqué qu'il
m'avait fait venir pour parler d'un article paru dans mon journal au
sujet d'un présumé trafiquant d'organes humains, qui n'est autre que le
collaborateur du président de l'Assemblée nationale, Félicien Moudionzo,
élu dernièrement sénateur à Koula-Moutou.
Il m'a informé que ce
dernier et ses proches cherchaient à m'abattre et qu'ils m'avaient
absenté le matin à mon bureau. Pendant que nous nous entretenions, le
sieur Moudionzo et ses lieutenants ont fait irruption dans la salle,
menaçant de me refroidir à l'aide d'une arme à feu de type pistolet
qu'il avait dissimulée dans la poche de son pantalon.
Le député
Ignoumba, son collègue Clotaire Ivala et d'autres personnes présentes
dans la salle se sont interposées. A ce moment, il a feint de se calmer
et sollicité une discussion à huis clos, demandant au propriétaire du
bureau et ses visiteurs de se retirer momentanément pour qu'on explique.
Esseulé, il a verrouillé la porte du bureau, menaçant de m'abattre,
clamant que son honneur avait souillé par l'article de mon collaborateur
Wilfried Eyeghe. " Je préfère en finir avec toi aujourd'hui. On ne
parlera plus de toi," a-t-il tonné, me brandissant son arme.
A la
suite de ces nouvelles menaces, le député Ignoumba est venu cogner
fortement à la porte pour qu'il l'ouvre, ce qu'il a fait. Se sentant
contrarié, M. Moudionzo a décidé d'aller m'attendre au hall. Après avoir
vainement tenté d'apaiser son esprit, Jonathan Ignoumba s'est vu
contraint d'appeler la gendarmerie en poste à l'Assemblée pour
m'exfiltrer des lieux, après l'alerte que j'ai donnée aux autorités.
Quatre agents sont arrivés et m'ont fait sortir par une issue de
secours débouchant à l'arrière de l'hémicycle de l'Assemblée nationale.
M. Moudionzo, qui a suivi le geste, est allé m'attendre au parking où
j'avais garé mon véhicule.
Pour contourner la difficulté, un agent
de l'institution m'a embarqué à bord de son véhicule de marque Toyota
Corollaire en compagnie de deux gendarmes avant de m'exfiltrer des
lieux. Il m'ont escorté jusqu'à la Police judiciaire pour faire la
déposition.
Informé, Moudionzo a appelé le chauffeur et l'a menacé
parce qu'il m'a aidé à quitter les les lieux. Tenant coûte que coûte à
m'abattre, il a débarqué au siège du journal avec ses lieutenants. Il y a
été interpellé par la PJ et conduit au poste.
Il a déclaré avoir
agi avec la bénédiction du président de l'Assemblée nationale, Guy
Nzouba Ndama. "Avant de venir ici, je suis allé voir le président. J'ai
sa bénédiction. Je vais en finir avec toi, " a déclaré M. Félicien
Moudionzo, drapé de cette couverte et de son statut de nouveau sénateur.
JONAS MOULENDA
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