Révélations de Pierre Péan : Ali Bongo désormais inéligible en 2016,
doit démissionner et être poursuivi pour parjure
Dans son dernier livre
intitulé : "Nouvelles Affaires Africaines", publié aux Éditions
Fayard, le journaliste d’investigation
français Pierre Péan, met à nu le régime des Bongo, de père en fils en passant par Mexant Accrombessi et les
origines douteuses d'Ali Bongo. Pierre Péan ne lésine pas sur les mots pour
qualifier le système de prédation mis en place par le Béninois Mexant
Accrombessi pour siphonner les finances du pays. Le journal Marianne du 24 au
30 octobre 2014 a consacré un dossier sur ce livre 'bombe" pour le régime
Bongo/PDG.
Déjà, en 1983, Pierre Péan
publie Affaires africaines sur le rôle de ce qu’on appelle la Françafrique dans
l’« émirat noir » regorgeant de pétrole, dominé par le groupe Elf. Le scandale
créé par le livre vaut à son auteur menaces de mort, attentat à son domicile,
et la rancœur d’Omar Bongo, « papa » indéboulonnable de son pays pendant
quarante ans, témoin des relations incestueuses entre l’ex-colonie et Paris,
notamment des subsides versés par le potentat de Libreville aux partis et au
personnel politique de la métropole.
Vers la fin de son règne,
Bongo fait savoir à Péan que, le temps ayant fait son œuvre, il aimerait lui
laisser son témoignage. Ce livre-là ne se fera pas, Bongo mourant en 2009. Mais
Péan avait déjà pu glaner assez de confidences pour amorcer le présent ouvrage,
entre autres sur les débuts de règne calamiteux du successeur d’Omar, Ali
Bongo.
Accusations de corruption, de
détournement de fonds publics, d’assassinats, d’élections truquées avec la
complicité de Paris, de « biens mal acquis » en France et ailleurs, de folie
des grandeurs : tel est le bilan catastrophique du pouvoir gabonais.
Dans ce livre, et comme tout
le monde le sait, « Ali Bongo serait né à
Brazzaville le 9 février 1959 de l’union entre Omar Bongo et Joséphine Nkama,
future Patience Dabany après son divorce. Pour le commun des Gabonais et
d’après Pierre Péan, issu d’une famille catholique Ibo de l’ex-province
nigériane du Biafra avant qu’elle n’entre en sécession, soutenue secrètement
et militairement par la France, Ali fut
en réalité adopté par le couple Bongo à la demande de Jacques Foccart et, plus
précisément encore, de Maurice Delauney, alors ambassadeur de France dans la
capitale gabonaise. Dès 1983 Péan évoquait cette hypothèse sans en donner
toutes les preuves. Elles abondent dans son nouveau livre, de la stérilité
avérée de Joséphine Bongo aux multiples témoignages recueillis. Aussi, Péan
réduit à néant le parcours scolaire et universitaire (dates comme diplômes)
prêtés à Ali Bongo, avec la complicité des autorités françaises. Enfin, dix
jours avant la mort d’Omar Bongo, Ali se fera établir un acte de naissance
établissant qu’il est bien né à Brazzaville, fruit des amours présidentielles. Donc
Gabonais de naissance, condition sine qua non pour prétendre concourir à
l’élection présidentielle au terme de l’article 10 de la Constitution…voulu par
son propre père. Or, dans ce cas aussi, Pierre Péan démontre que le certificat
de naissance est un grossier montage ».
Le 29 mai, soit dix jours
avant la mort d’Omar Bongo, Ali effectue une ultime démarche administrative
pour se prémunir contre l’article 10 de la Constitution. Il se fait établir un
vrai faux acte de naissance par Serge-William Akassaghe Okinda, Maire du IIIème arrondissement de Libreville. Acte
établi sans l’acte de naissance original de la Mairie de Brazzaville, mais à
partir d’un acte de naissance n°201/A3 du 28 février 2000 alors que le Maire du
III ème arrondissement de Libreville
n’était autre que Jean Boniface Assélé,
frère ainé de Joséphine Nkama allias Patience Dabany.
Autre illégalité, les
officiers d’État-Civil signataires des actes de naissance n°201/A3 du 28 février 2000 et n°65/22/A3 du
29 mai 2009 n’étaient pas habilités à le faire, ce rôle étant réservé au seul Officier
d’État-Civil de la Mairie du 1er arrondissement.
Nul besoin donc d’être un
limier pour constater que le document censé être la reproduction de son acte de
naissance de Brazzaville est un faux. Le nourrisson est nommé Ali Bongo
Ondimba. Or, il n’a pris le prénom Ali qu’après sa conversion à l’Islam, en
1973, et se prénommait jusque-là Alain. De même qu’en 1959 Bongo père n’avait
pas encore ajouté « Ondimba » à son patronyme. Sa nationalité y apparaît comme
gabonaise, alors que le Gabon était encore une colonie française. Toute
personne née dans une colonie française à cette époque était de nationalité
française et cela se vérifie bien dans les archives de l’annexe du Ministère
français des affaires étrangères dans la banlieue nantaise de Rezé.
Quant à l’âge de Joséphine
Nkama, allias Patience Dabany, mère supposée d’Ali Bongo, née le 22 janvier 1944 à Brazzaville, aurait
été enceintée par Bongo en mai 1958 c'est à dire à l'âge de 14 ans et 4 mois et
donna naissance à Alain Bernard Bongo le 9 février 1959. Le 31 octobre 1959,
elle épousa Albert Bernard Bongo et devient Joséphine Bongo. Elle n’avait que
15 ans et 9 mois donc mineure tandis que Albert
Bongo en avait 24.
Lequel des maires de l’époque
aurait signé l’acte de naissance d’Ali et officié le mariage d’un adulte de 24
ans avec une mineure de 15 ans sous l’État français fut-il de l’Afrique Équatoriale
? Dominique Nzalakanda, maire délégué de Brazzaville 1956-1959 ; Simon Bilombo,
maire délégué de Brazzaville 1959-1961 ou l’Abbé Fulbert YOULOU Député maire de
Brazzaville?
Fait curieux ! Bongo père est
né en Décembre, sa femme Nkama en janvier et son fil Ali en février. Comment
Bongo a-t-il eu le courage d’enceinter une mineure de 14 ans ?
Albert Bongo, soldat de
l’Armée française, a-t-il eu le courage de traîner devant le maire de
Brazzaville, une fillette de 15 ans en présence de ses collègues de l’armée
française et tous ceux qui étaient là ce jour ? A vrai dire, Pierre Péan peut
avoir raison. Ali Bongo, au regard du cheminement logique, semble être un fils
adoptif des Bongo et non un fils biologique.
Enfin, quant au parcours
scolaire et universitaire d’Ali Bongo Ondimba, Une part de mystère entoure les
diplômes que le président gabonais avait obtenus en France et au Gabon. En
effet, Avec un BAC gabonais sans jamais
fait un seul jour sur un banc de second cycle de lycée ou collège au Gabon, le
parcours scolaire d’Ali bongo a refait surface dans « La Lettre du Continent »
–du 24 Septembre 2014 – n°690. Auréolé
du titre de docteur en droit selon le Palais du Bord de mer, Ali Bongo aurait
plutôt soutenu une thèse en géographie, sans que l’on sache réellement quel
directeur a dirigé sa thèse et ses recherches. Ainsi dans sa biographie
officielle, il est écrit : Ali Bongo Ondimba est titulaire d’un doctorat en droit de
l’Université Panthéon-Sorbonne. Mais d’après le fichier des thèses de Nanterre
qui centralise et archive en France l’ensemble des travaux universitaires, il
aurait plutôt soutenu un doctorat de
troisième cycle en géographie dans la même université, portant sur « le
Trans-gabonais », la ligne de chemin de fer reliant Franceville, dans le
sud-est, au port minéralier d’Owendo, près de Libreville.
Diplôme de Droit ou
Géographie ? –tout semble du pipeau-flûte dans cette histoire. Car, le fichier
des thèses de Nanterre ne mentionne pas, comme c’est la règle, le nom du
directeur de thèse d’Ali Bongo, ni si ce dernier a soutenu une “thèse de
troisième cycle”, une “thèse d’État” ou une “thèse nouveau régime”, un résumé
de thèse avec des mots clés. Des précisions
pourtant obligatoires depuis la réforme de 1984.
En définitive, dans un pays
ayant une population qui se respecte, le chef de l'État, doit être quelqu'un
d'une probité morale. Par conséquent, le titulaire du poste doit avoir le respect
et le soutien de la population sur la base de la confiance mutuelle et de la
sincérité. Lorsque subsistent autant d’interrogations et d’incohérences sur ses
origines et sur son parcours scolaire et universitaire, le Chef de l'État est donc invité à s’expliquer.
Barack Obama l’avait fait pour prouver
ses origines américaines.
Estelle Ondo