Le samedi 21 mai 2011, vers 14h (heure locale), quelques milliers de personnes se sont rassemblées au quartier Cocotiers dans la capitale gabonaise, Libreville, suite à l'appel lancé, il y a à peine quelques jours, des leaders de l'Union Nationale (UN), parti d'opposition gabonais (dissout de manière ambiguë par le PDG au pouvoir).
Selon les organisateurs du rassemblement, il s'agissait d'une initiative visant à démontrer que le "combat contre l'imposture et le départ d'Ali Bongo continue".
Le rassemblement fait suite aussi à un refus de André Mba Obame (AMO), président autoproclamé et légitime du Gabon, d'aller subir un interrogatoire dans les bureaux du B2, services de contre ingérence (services secrets) gabonais.
De plus, dans la nuit du 19 mai 2011, 4 agents des services de renseignements gabonais avaient été neutralisés par les partisans de AMO aux alentours de la maison de ce dernier. Un des agents portait sur lui un révolver et une paire de menottes, sans trop savoir ce qu'ils faisaient là. Les agents avaient été remis aux autorités judiciaires gabonaises sur instruction de AMO qui voulait notamment éviter leur lynchage par des partisans en colère.
Le rassemblement de ce samedi semble être un message clair des partisans de l'UN envers les autorités en place. Les partisans de l'UN sont déterminés à faire entendre leur message, soit le refus de l'intimidation, le respect des libertés et de la démocratie (incluant la reconnaissance du parti UN) et le départ de Ali Bongo du pouvoir, suite aux élections volées de 2009.
Supplément d'information:
Vidéo 1 (Youtube)
Video 2 (Youtube)
Ali Ben Dégage!, scandent de jeunes gabonais (Youtube)
D'autres photos du meeting
(mise à jour du 22 mai 2011)
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CL
samedi 21 mai 2011
vendredi 20 mai 2011
Des hommes armés arrêtés au domicile de André Mba Obame
Décidément, la soirée du 19 mai 2011 n'a pas été de tout repos au domicile du président autoproclamé et légitime du Gabon, André Mba Obame (AMO).
D'abord, on apprenait que les agents du B2, service de police d'état (services secrets gabonais), ont été vus au domicile de AMO pour lui demander d'aller subir un interrogatoire suite aux poursuites, encore floues dans leur contenu, intentées par le ministère de la Justice du Gabon (pour ne pas dire par Ali Ben Bongo); poursuites qui seraient reliées au fait que AMO s'était autoproclamé président de la république du Gabon en janvier dernier.
AMO n'aurait pas acquiescé aux demandes des agents du B2 et leur a demandé de se référer à son avocat. On pourrait même se demander sur quelle base le B2 est chargé d'exécuter les demandes du ministère de la Justice? La Justice au Gabon, comme bien d'autres domaines, est un véritable flou artistique.
Les choses se sont encore compliquées dans la nuit du 19 mai lorsqu'on a appris que, vers 22h, quatre jeunes hommes, dont on ignore encore l'identité réelle, ont été neutralisé par les partisans de l'Union Nationale (UN), alors qu'ils flânaient aux alentours de la résidence de AMO, munis d'armes. Cela représente une tournure inquiétante dans ce dossier de l'arrestation de AMO. On se rappellera que AMO a accusé Ali Bongo d'avoir voulu intenter à sa vie dernièrement.
Ces hommes armés ont déclaré appartenir aux forces de sécurité gabonaises. Mais lesquelles? Pourquoi étaient-ils là? Qui a donné l'ordre? Des questions qui méritent réponses.
Devant les risques de leur lynchage par les militants de l'UN, ils ont été confiés au Procureur de la République adjoint dans la même soirée par André Mba-Obame lui même.
Ces faits semblent corroborer la thèse d'un complot du pouvoir en place visant à l'élimination d'André Mba-Obame.
Il sera intéressant de connaître la suite que le Ministre de la Justice du Gabon et Ali Bongo donneront à cette affaire.
Il est possible de douter que les malfrats seront punis s'il s'avère qu'ils ont été envoyés par les services secrets gabonais, avec la complicité des autorités politiques, pour accomplir une sale besogne.
(mise à jour du 20 mai 2011)
CL
D'abord, on apprenait que les agents du B2, service de police d'état (services secrets gabonais), ont été vus au domicile de AMO pour lui demander d'aller subir un interrogatoire suite aux poursuites, encore floues dans leur contenu, intentées par le ministère de la Justice du Gabon (pour ne pas dire par Ali Ben Bongo); poursuites qui seraient reliées au fait que AMO s'était autoproclamé président de la république du Gabon en janvier dernier.
AMO n'aurait pas acquiescé aux demandes des agents du B2 et leur a demandé de se référer à son avocat. On pourrait même se demander sur quelle base le B2 est chargé d'exécuter les demandes du ministère de la Justice? La Justice au Gabon, comme bien d'autres domaines, est un véritable flou artistique.
Les choses se sont encore compliquées dans la nuit du 19 mai lorsqu'on a appris que, vers 22h, quatre jeunes hommes, dont on ignore encore l'identité réelle, ont été neutralisé par les partisans de l'Union Nationale (UN), alors qu'ils flânaient aux alentours de la résidence de AMO, munis d'armes. Cela représente une tournure inquiétante dans ce dossier de l'arrestation de AMO. On se rappellera que AMO a accusé Ali Bongo d'avoir voulu intenter à sa vie dernièrement.
Arme et menottes saisis
Ces hommes armés ont déclaré appartenir aux forces de sécurité gabonaises. Mais lesquelles? Pourquoi étaient-ils là? Qui a donné l'ordre? Des questions qui méritent réponses.
Devant les risques de leur lynchage par les militants de l'UN, ils ont été confiés au Procureur de la République adjoint dans la même soirée par André Mba-Obame lui même.
Ces faits semblent corroborer la thèse d'un complot du pouvoir en place visant à l'élimination d'André Mba-Obame.
Il sera intéressant de connaître la suite que le Ministre de la Justice du Gabon et Ali Bongo donneront à cette affaire.
Il est possible de douter que les malfrats seront punis s'il s'avère qu'ils ont été envoyés par les services secrets gabonais, avec la complicité des autorités politiques, pour accomplir une sale besogne.
(mise à jour du 20 mai 2011)
CL
Concertations ou Grands-messes à la Gabonaise par LUC BENGONE NSI
Au Gabon, pour accéder et se maintenir au pouvoir, il n’est plus nécessaire d’obtenir la majorité des suffrages à la fin d’une consultation électorale afin de bénéficier de la légitimité populaire légalement requise. Il suffit, à la suite d’une contestation postélectorale violente, d’allier dissuasion militaro-policière (intimidation et répression féroce des forces de police et de défense) à la concertation hypocrite et à la corruption des personnalités éminentes de l’opposition autres que celles appartenant à la fraternité maçonnique. Dit autrement, la réélection ou l’élection d’apparence pluraliste et trompeusement démocratique d’un candidat n’est autre que l’assemblage conjoncturel et cynique d’une dictature reposant sur la force, d’une diplomatie des pièges et de la ruse portant le masque de la médiation feinte et d’une politique de la tétanisation et de la diabolisation de l’Opposition.
De ce point de vue, c’est ce dispositif politique, inventé sous le règne d’Albert Bernard BONGO qui bloque volontairement l’alternance au pouvoir en instaurant des dispositifs dynastiques et en transformant l’élection pluraliste en simple formalité ou en exutoire nécessaire au défoulement des libertés longtemps embrigadées.
Aussi, depuis la renaissance du pluralisme politique au début des années 90, la légitimité populaire étant refusé au parti-Etat PDG par la population aspirant au changement et au mieux être, le triptyque Consultation-Concertation-Consensus, sur fond d’hymne pour la paix et d’incitation à l’unité nationale ou à l’élan patriotique, permis de créer une légitimité artificielle nécessaire à la consolidation des régimes et des présidents imposés par la France, mais mal-aimés et rejetés par l’écrasante majorité des Gabonais.
C’est donc l’histoire de la liquidation de la légitimité populaire issue des urnes, de sa substitution par une légitimité fausse et artificielle découlant des concertations politiques feintes, des compromis et engagements contrenatures entre la dynastie des BONGO et certains opposants charismatiques, que nous allons vous entretenir, dans l’esprit du texte de Professeur Pierre NZINZI, Recteur de l’Université Omar BONGO du Gabon. Dans Stabilité politique et alternance démocratique en Afrique, voici ce que notre Philosophe pense globalement des blocages de l’alternance démocratique en Afrique :
« Dans les pays de tradition démocratique du Nord, la stabilité politique est si bien établie qu’elle s’enracine paradoxalement dans l’alternance démocratique. En Afrique par contre, l’instabilité politique et géopolitique présente le risque de s’y voir cristallisé le consensus conservateur qui conduirait à privilégier la stabilité politique au détriment de l’alternance démocratique, c’est-à-dire à tolérer, voire à soutenir, au motif qu’ils sont des facteurs internes ou externes de stabilité politique ou géopolitique, des régimes dont le caractère démocratique peut être sujet à caution, simplement parce que leur reconduction, par diverses
échéances électorales, ne peut, dans le meilleur des cas, prouver que leur caractère transitoire. En effet, quel que soit le niveau de développement offert par un régime à ses populations, il n’y a pas de démocratie véritable sans alternance politique dont l’intérêt théorique est de justifier la définition négative de la démocratie et la transposition poppérienne de la « méthode scientifique en politique ».
Empiriquement, à défaut de s’opérer par la voie naturelle des urnes, l’alternance emprunte désormais en Afrique des procédures ad hoc qui ne font que prolonger ou consolider la transition en cours, en particulier les « coups d’Etat rationnels », planifiés dans le souci de mieux favoriser la réceptivité internationale du changement non électif qu’ils auront permis, dans un contexte international où la mondialisation s’exerce aussi positivement par des pressions en faveur de la démocratie.»
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La chute du Mur de Berlin, le 20 Novembre 1989, a mis fin au grand clivage EST/ OUEST et a entrainé la déchéance du Communisme face au Capitalisme triomphant. Cette nouvelle situation a conduit les pays occidentaux, qui justifiaient le maintien des dictatures en Afrique sous le prétexte de limiter l’influence de ce communisme en utilisant pourtant les mêmes principes anti-démocratiques (caractérisés par : un système à parti unique, une absence totale des libertés politiques et fondamentales, le culte de la personnalité, etc.), à rechercher des nouvelles voies pour maintenir malgré tout leur mainmise sur la presque totalité de ces pays africains. Ainsi vont apparaître dès 1990 des Conférences Nationales, occasions données aux diverses classes de la société de se défouler en dénonçant les travers de la vie politique, économique, et sociale de ces pays, avec l’espoir d’éliminer les dictatures et d’entrer dans l’ère de la démocratie multipartiste propice aux véritables compétitions politiques.
Le Gabon s’est engouffré dans ce schéma par l’organisation d’une Conférence Nationale en Mars- Avril 1990. Cette large concertation, non préparée, aboutit à des résultats mitigés. On observe d’une part que les Opposants, qui souhaitaient la naissance d’une nouvelle République avec le départ d’Omar BONGO et de son clan, vont se contenter du retour au multipartisme et d’un projet de Constitution introduisant de nouvelles Institutions au sein de l’Etat afin de mieux garantir l’exercice de la souveraineté nationale, d’autre part, les tenants du pouvoir qui vont se féliciter de conserver ce pouvoir malgré le retour au multipartisme et la mise en place des Institutions qui d’ailleurs pourront les aider à le confisquer. D’une manière générale, la Conférence Nationale au Gabon a laissé à plusieurs de ses participants le goût amer d’un travail inachevé et d’un espoir teinté de pessimisme, pour avoir, non seulement entériné le maintien du régime dictatorial d’Omar BONGO, mais surtout pour avoir favorisé la consolidation du Parti-Etat PDG au lieu de promouvoir très sincèrement l’alternance démocratique. Cette confiscation du pouvoir conduit à l’organisation de plusieurs rencontres au sommet de l’Etat dont l’objectif recherché, et à chaque fois, est la reconnaissance du pouvoir et non l’alternance pacifique.
La première grande illusion du renversement de l’Ancien régime commence avec l’entrée en scène d’un Prêtre-Opposant. Comme certains spécialistes et médias savent le faire, le Père Paul MBA ABESSOLE est présenté au Peuple gabonais, dès son arrivée en 1989 jusqu’à l’élection présidentielle de 1993, comme le grand leader charismatique de l’Opposition. Comble de toute illusion, la supercherie ne tarda pas à se faire jour au grand dam du peuple désespéré. Ainsi donc, pour en venir aux faits, lors de l’élection Présidentielle de Décembre 1993, alors que la centralisation des résultats était encore en cours, Omar BONGO est proclamé élu à 51,18 % par le Président de la Commission Nationale de Centralisation, Ministre de l’Administration du Territoire, Antoine MBOUBOU MIYAKOU. La classe politique qualifia cet acte de « Coup d’Etat électoral ».
Le Père Paul MBA ABESSOLE, convaincu d’avoir gagné cette élection, s’autoproclama Président la République et forma avec les autres candidats de l’Opposition, le Haut Conseil de la République (HCR) qui devait se muer en Haut Conseil de la Résistance (HCR). Pour dénouer cette situation, une large concertation est organisée à Paris, capitale française, avec comme modérateurs, médiateurs et observateurs, des Représentants des pays d’Europe et d’Afrique. Ces débats allaient se finaliser à Libreville par la signature solennelle des « Accords de Paris » par l’ensemble des acteurs politiques ayant été à Paris. Le résultat effectif de ladite négociation était finalement la légitimation du coup d’Etat électoral par la reconnaissance d’Omar BONGO en qualité de Président de la République gabonaise.
Les autres décisions restaient de simples habillages qui n’ont conduit, jusqu’à ce jour, ni à une alternance au pouvoir, ni à la moindre amélioration de la gestion de la chose publique, le peuple vivant toujours sous le poids de la misère et de la pauvreté.
Après ces soubresauts, l’élection Présidentielle de 1998 sera une simple formalité, car après le coup d’Etat électoral de 1993, personne n’osait penser à une surprise politique quelconque portant sur l’alternance, la stabilité politique étant l’exigence absolue de la communauté internationale et le maître mot du PDG, des milieux ésotériques dont la Franc-maçonnerie, et de la France.
En 1998 et en 2005, malgré le nombre important de candidats à l’élection présidentielle, M. Pierre MAMBOUNDOU va, à son tour, être présenté comme le grand leader de l’Opposition. Suite aux vives contestations des résultats proclamant Omar BONGO ONDIMBA élu, Pierre MAMBOUNDOU va à son tour se déclarer le véritable vainqueur de ces scrutins. Un nouveau vent politico-médiatique va annoncer des rencontres inévitables devant favoriser le retour à la stabilité et conduire à la reconnaissance du régime quarantenaire. Ainsi, sous l’égide de la France, de la communauté internationale et des milieux ésotériques dont la franc-maçonnerie, seront signés « Les accords d’Arambo » entre le Gouvernement, la Majorité Présidentielle et l’Opposition. Le Pouvoir contesté obtint une fois encore sa légitimité consensuelle. D’ailleurs, c’est lors de cette négociation en 2006 que l’Opposition réclama et obtint le principe de l’utilisation de la biométrie lors des élections futures. L’expérimentation devait commencer par la ville de Libreville. Malheureusement, force est de constater que depuis cette période, le Gouvernement ne semble pas s’en préoccuper.
Pour ce qui est de la situation actuelle, après avoir refusé le report de l’élection présidentielle anticipée qui aurait permis la mise en place d’un fichier et d’une liste électorale fiable avec l’aide de la biométrie, curieusement, c’est à quelques mois des prochaines consultations électorales que ce dossier réapparaît. Et les tenants du pouvoir veulent désormais faire croire que les délais et le coût de la biométrie empêcheraient l’utilisation de cette technologie au cours des prochaines élections. Notre pays dispose pourtant des ressources considérables (plus value pétrolière, manganèse, fer, niobium, ivoire, or, diamant etc.) pour satisfaire à l’exigence de modernisation de notre système électoral.
Il est inconcevable que le Gabon, ayant à peine 300 000 électeurs (chiffre raisonnable pour une population d’environ 1,5 million habitants), ne puisse les enrôler correctement durant les 6 prochains mois qui nous séparent des jougs électoraux, alors que l’Angola, à l’aide cette biométrie, a réussi à enrôler en deux (2) mois, près de neuf millions d’électeurs.
Que cacheraient donc ces multiples élucubrations du parti-Etat PDG ?
Il est possible que les réticences qui caractérisent l’instauration de la biométrie au Gabon, comme le voulaient les Accords d’Arambo, tiendraient au fait le défunt Président Omar BONGO ONDIMBA, conscient de la détérioration de son état de santé, des poursuites judiciaires à l’encontre de ses héritiers, des règlements de comptes certains, évitait l’organisation d’une élection libre, transparente et régulière pouvant permettre la traduction fidèle de la volonté démocratique avant sa mort, du fait de l’usage de la biométrie. Cette décision de l’Exécutif de repousser à chaque fois l’utilisation de la biométrie vise encore aujourd’hui le maintien d’une liste électorale manipulée et toujours manipulable, ce qui naturellement favorise des multiples et diverses fraudes au cours des scrutins. L’élection présidentielle anticipée du 30 août 2009, qui a déclaré la victoire du fils d’Omar BONGO ONDIMBA, a déclenché de multiples contestations qui suscitèrent l’intervention des forces de défense et de sécurité qui ne se génèrent pas de rosser les candidats à l’élection présidentielle et d’abattre sans scrupule des honnêtes citoyens, particulièrement dans la ville de Port-Gentil. Malgré des pertinents et nombreux recours introduits par les autres candidats auprès de la Cour Constitutionnelle, le candidat du PDG s’est installé au pouvoir de force, contre la volonté de l’écrasante majorité des électeurs.
La mise en place de la biométrie est effectivement devenue depuis quelques mois le refrain du pouvoir. Mais la biométrie, qui recèle de nombreux avantages, n’en constitue pas pour autant la panacée. En effet, dans un pays ou depuis plus de 40 ans on a habitué l’opinion, à prendre des vessies pour des lanternes ; ou les derniers deviennent systématiquement les premiers ; ou le mensonge est vérité et une société dans laquelle le parjure et la violation de la constitution sont monnaie courante, le pouvoir est-il près à jouer son rôle de façon impartiale avec les mêmes acteurs c'est-à-dire à déterminer :
1 la taille précise du corps électoral gabonais,
2 le nombre d’étrangers vivant sur le territoire gabonais,
3 le type de découpage électoral le plus juste pour tout futur candidat à une élection.
S’agissant du nombre d’électeurs, tout observateur averti doit admettre que la population gabonaise en âge de voter ne dépasserait guère les 300.000 électeurs ; et la barre serait même très haute. Dans les prochains mois et à l’issue du prochain recensement des électeurs, il est à craindre que les vraies chiffres ne soient pas rendus publics au regard des statistiques de la dernière élection présidentielle ; scrutin qui a pourtant connu une forte mobilisation. Le pouvoir risquerait, dans ces conditions, de se déjuger. On va à nouveau nous servir sur un plateau, un chiffre proche de 800.000 électeurs, avec le chiffre d’une population totale incertain depuis 1968.
Non élu et privé de légitimité réelle, malgré l’intervention des cercles ésotériques qui ont organisé l’intronisation du fils d’Omar BONGO au rang de Grand Maitre de la Grande Loge de la Franc-maçonnerie gabonaise, le pouvoir va utiliser l’élan de communion et de solidarité des concertations politiques pour combler son déficit de légitimité. Le premier appel à la concertation a porté sur le dossier Mbanié, du nom de l’île que la Guinée Equatoriale revendique au Gabon. C’est toujours pour combler son déficit de légitimité que l’actuel locataire du palais de verre du bord de mer, va instrumentaliser un différend qui a déjà une orientation juridico-politique précise. Ainsi, des responsables et anciens responsables des Institutions, les responsables religieux, les autorités militaires, les Chefs des partis politiques de la Majorité comme ceux de l’Opposition à l’exception du MORENA, fidèle à l’idéologie de ses fondateurs (Et qui estime n’avoir trouvé dans aucun manuel d’enseignement au Gabon que le territoire gabonais comprendrait une île du nom de Mbanié), la société civile et bien d’autres Notables (sauf bien sûr les groupes d’animations) ont donc été invités à prendre part à des échanges avec BONGO fils. La même rencontre s’est renouvelée dès le retour de la délégation gabonaise de New-York. De cette façon, le processus de reconnaissance est engagé et se poursuivra, sans doute, après le 11 Mai 2011 par l’examen de l’opportunité ou non d’acquérir la biométrie, compte tenu des délais et du coût de l’investissement.
Les réseaux de connivence triomphant, sur fond d’unanimisme et de fraternité maçonnique, ces Grands-messes amènent à se demander quelle serait désormais, dans notre pseudo démocratie, la ligne de démarcation entre l’Exécutif, le Législatif, le Judiciaire, d’une part, le pouvoir et l’Opposition d’autre part, tant l’originalité et la liberté de ces instances se perdent un peu plus chaque jour au lieu de se renforcer; ruinant ainsi les maigres acquis démocratiques du Gabon sous Léon MBA. Le principe démocratique de séparation claire et net entre les différents pouvoirs ci-dessus désignés, voudrait que chacun d’eux soit légalement justiciable devant le Peuple Souverain. Ainsi, l’Exécutif soumet à l’approbation du Parlement qui devrait être l’expression de la souveraineté nationale et non de certains groupes, les décisions ou les propositions d’actes devant être exécutées au nom du Peuple et au profit du Peuple.
Le Pouvoir a donc des responsabilités pleines et entières qu’il ne peut ni partager ni déléguer à l’Opposition dont le rôle principal est d’exercer un contrepouvoir en aidant le Peuple à mieux évaluer l’action du Gouvernement et en se préparant naturellement à assurer la relève par une alternance démocratique nécessaire.
Il apparaît donc superfétatoire de regrouper, au cours d’une rencontre (non prévue ni par la Constitution ni par les lois de l’Etat), les Membres du Gouvernement, les Membres du Parlement, les Membres des Institutions et autres Corps d’Etat, les Responsables Religieux de toutes Confessions, les Autorités Militaires, les Responsables des partis politiques de la Majorité, les Responsables de partis politiques de l’Opposition, les Acteurs de la société civile et divers Notables pour des échanges dont l’impact juridique n’est pas évident. En cas de nécessité, le Chef de l’Exécutif s’adresse à la Nation ou au Parlement assurant ainsi la plénitude des ses responsabilités devant la Nation entière. Les autres hypothèses ne sont purement que politiciennes. Leur objectif est de créer la confusion en voulant, à tout prix, impliquer l’Opposition dans les décisions comme dans les échecs. La possibilité d’une alternative crédible étant supprimée, l’alternance ne semble plus envisageable et la confiscation du pouvoir s’opère sans difficulté.
Les concertations ne seraient-elles pas, après la cérémonie d’intronisation, que des grandes occasions publiques pour renouveler l’allégeance au Grand Maitre tout en lui conférant toute la légitimité nécessaire. Après avoir violement contesté le coup d’état électoral du 30 août 2009, certains ténors de l’Opposition qui avaient décidé de ne jamais reconnaître la forfaiture et l’imposture de BONGO Fils en arguant que tout citoyen a le droit de ne pas se soumettre à une légalité injuste, sont curieusement les premiers, non seulement à rédiger une demande d’audience à BONGO Fils, mais surtout à répondre chaleureusement à ses différents appels à la concertation, sous le prétexte de se soumettre à la légalité. Quelle inconstante ! Quel paradoxe ! Pourtant leur position initiale fut la meilleure. Comme l’indique le documentaire de France 2, un pouvoir usurpé peut-il être considéré comme légal, surtout quand on se rappelle que la Cour Constitutionnelle, au moment du recomptage des suffrages, a écarté sans ménagement les huissiers désignés par les candidats de l’Opposition et leurs représentants chargés des opérations électorales ? Peut-être, fallait-il éviter que l’opération d’inversion des chiffres soit ébruitée ?
Dans ces conditions, même si les décisions de la Cour Constitutionnelle restent sans recours, ce qui pourrait éventuellement prêter à des conséquences parfois tragiques ou anti-démocratiques, cette Cour Constitutionnelle, après la confirmation des résultats sur la base d’un procès verbal rejeté et non signé par les représentations de l’opposition à la CENAP et le rendu des différents recours, est-elle la mieux placée pour recevoir le serment constitutionnel ? Que signifierait alors la légalité dans ces conditions ?
Y a-t-il dans notre Constitution une nouvelle institution supranationale du nom de « Forces vives de la Nation » qui prendrait toutes les grandes décisions sur le dos du peuple gabonais ?
Voici donc l’état de la démocratie dans notre pays !
Au sortir de la messe Pascale, un citoyen me tint des propos ci-après : « L’Opposition devra faire excessivement attention, car la Majorité consciente de son impopularité suite au contentieux électoral, à l’auto-proclamation de M. MBA OBAME en qualité de Président de la République, la dissolution de l’Union Nationale et la levée de l’immunité parlementaire de ce dernier, la chasse aux sorcières depuis la proclamation de l’élection présidentielle, chercherait : soit, à faire organiser les élections dans les délais légaux sans biométrie, mais avec ses listes électorales manipulables à souhait contestées par tous, soit à obtenir un report sous le prétexte de répondre aux exigences techniques de la mise en place de la biométrie alors qu’en réalité, l’objectif visé serait de profiter de la dynamique de la CAN pour redorer son blason, en organisant et en gagnant les élections. » Le Peuple gabonais pris dans cet étau, et noyé dans une immigration voulue et encouragée, se demande aujourd’hui, après 50 années de misère et de pauvreté, de quoi demain sera fait, malgré la vigilance dont il fait preuve.
Il serait temps de rappeler aux leaders politiques gabonais et africains, aux membres des milieux ésotériques, aux responsables des communautés religieuses et à chacun d’entre nous de cesser de trahir le Gabon, notre pays ainsi que l’Afrique, notre continent avec l’unique souci de répondre à nos intérêts égoïstes et égocentriques au détriment de l’intérêt général.
Devant l’obstination et l’obsession de certains, Que Dieu épargne les innocents !
Luc BENGONO-NSI
Président du MORENA
Membre fondateur
De ce point de vue, c’est ce dispositif politique, inventé sous le règne d’Albert Bernard BONGO qui bloque volontairement l’alternance au pouvoir en instaurant des dispositifs dynastiques et en transformant l’élection pluraliste en simple formalité ou en exutoire nécessaire au défoulement des libertés longtemps embrigadées.
Aussi, depuis la renaissance du pluralisme politique au début des années 90, la légitimité populaire étant refusé au parti-Etat PDG par la population aspirant au changement et au mieux être, le triptyque Consultation-Concertation-Consensus, sur fond d’hymne pour la paix et d’incitation à l’unité nationale ou à l’élan patriotique, permis de créer une légitimité artificielle nécessaire à la consolidation des régimes et des présidents imposés par la France, mais mal-aimés et rejetés par l’écrasante majorité des Gabonais.
C’est donc l’histoire de la liquidation de la légitimité populaire issue des urnes, de sa substitution par une légitimité fausse et artificielle découlant des concertations politiques feintes, des compromis et engagements contrenatures entre la dynastie des BONGO et certains opposants charismatiques, que nous allons vous entretenir, dans l’esprit du texte de Professeur Pierre NZINZI, Recteur de l’Université Omar BONGO du Gabon. Dans Stabilité politique et alternance démocratique en Afrique, voici ce que notre Philosophe pense globalement des blocages de l’alternance démocratique en Afrique :
« Dans les pays de tradition démocratique du Nord, la stabilité politique est si bien établie qu’elle s’enracine paradoxalement dans l’alternance démocratique. En Afrique par contre, l’instabilité politique et géopolitique présente le risque de s’y voir cristallisé le consensus conservateur qui conduirait à privilégier la stabilité politique au détriment de l’alternance démocratique, c’est-à-dire à tolérer, voire à soutenir, au motif qu’ils sont des facteurs internes ou externes de stabilité politique ou géopolitique, des régimes dont le caractère démocratique peut être sujet à caution, simplement parce que leur reconduction, par diverses
échéances électorales, ne peut, dans le meilleur des cas, prouver que leur caractère transitoire. En effet, quel que soit le niveau de développement offert par un régime à ses populations, il n’y a pas de démocratie véritable sans alternance politique dont l’intérêt théorique est de justifier la définition négative de la démocratie et la transposition poppérienne de la « méthode scientifique en politique ».
Empiriquement, à défaut de s’opérer par la voie naturelle des urnes, l’alternance emprunte désormais en Afrique des procédures ad hoc qui ne font que prolonger ou consolider la transition en cours, en particulier les « coups d’Etat rationnels », planifiés dans le souci de mieux favoriser la réceptivité internationale du changement non électif qu’ils auront permis, dans un contexte international où la mondialisation s’exerce aussi positivement par des pressions en faveur de la démocratie.»
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La chute du Mur de Berlin, le 20 Novembre 1989, a mis fin au grand clivage EST/ OUEST et a entrainé la déchéance du Communisme face au Capitalisme triomphant. Cette nouvelle situation a conduit les pays occidentaux, qui justifiaient le maintien des dictatures en Afrique sous le prétexte de limiter l’influence de ce communisme en utilisant pourtant les mêmes principes anti-démocratiques (caractérisés par : un système à parti unique, une absence totale des libertés politiques et fondamentales, le culte de la personnalité, etc.), à rechercher des nouvelles voies pour maintenir malgré tout leur mainmise sur la presque totalité de ces pays africains. Ainsi vont apparaître dès 1990 des Conférences Nationales, occasions données aux diverses classes de la société de se défouler en dénonçant les travers de la vie politique, économique, et sociale de ces pays, avec l’espoir d’éliminer les dictatures et d’entrer dans l’ère de la démocratie multipartiste propice aux véritables compétitions politiques.
Le Gabon s’est engouffré dans ce schéma par l’organisation d’une Conférence Nationale en Mars- Avril 1990. Cette large concertation, non préparée, aboutit à des résultats mitigés. On observe d’une part que les Opposants, qui souhaitaient la naissance d’une nouvelle République avec le départ d’Omar BONGO et de son clan, vont se contenter du retour au multipartisme et d’un projet de Constitution introduisant de nouvelles Institutions au sein de l’Etat afin de mieux garantir l’exercice de la souveraineté nationale, d’autre part, les tenants du pouvoir qui vont se féliciter de conserver ce pouvoir malgré le retour au multipartisme et la mise en place des Institutions qui d’ailleurs pourront les aider à le confisquer. D’une manière générale, la Conférence Nationale au Gabon a laissé à plusieurs de ses participants le goût amer d’un travail inachevé et d’un espoir teinté de pessimisme, pour avoir, non seulement entériné le maintien du régime dictatorial d’Omar BONGO, mais surtout pour avoir favorisé la consolidation du Parti-Etat PDG au lieu de promouvoir très sincèrement l’alternance démocratique. Cette confiscation du pouvoir conduit à l’organisation de plusieurs rencontres au sommet de l’Etat dont l’objectif recherché, et à chaque fois, est la reconnaissance du pouvoir et non l’alternance pacifique.
La première grande illusion du renversement de l’Ancien régime commence avec l’entrée en scène d’un Prêtre-Opposant. Comme certains spécialistes et médias savent le faire, le Père Paul MBA ABESSOLE est présenté au Peuple gabonais, dès son arrivée en 1989 jusqu’à l’élection présidentielle de 1993, comme le grand leader charismatique de l’Opposition. Comble de toute illusion, la supercherie ne tarda pas à se faire jour au grand dam du peuple désespéré. Ainsi donc, pour en venir aux faits, lors de l’élection Présidentielle de Décembre 1993, alors que la centralisation des résultats était encore en cours, Omar BONGO est proclamé élu à 51,18 % par le Président de la Commission Nationale de Centralisation, Ministre de l’Administration du Territoire, Antoine MBOUBOU MIYAKOU. La classe politique qualifia cet acte de « Coup d’Etat électoral ».
Le Père Paul MBA ABESSOLE, convaincu d’avoir gagné cette élection, s’autoproclama Président la République et forma avec les autres candidats de l’Opposition, le Haut Conseil de la République (HCR) qui devait se muer en Haut Conseil de la Résistance (HCR). Pour dénouer cette situation, une large concertation est organisée à Paris, capitale française, avec comme modérateurs, médiateurs et observateurs, des Représentants des pays d’Europe et d’Afrique. Ces débats allaient se finaliser à Libreville par la signature solennelle des « Accords de Paris » par l’ensemble des acteurs politiques ayant été à Paris. Le résultat effectif de ladite négociation était finalement la légitimation du coup d’Etat électoral par la reconnaissance d’Omar BONGO en qualité de Président de la République gabonaise.
Les autres décisions restaient de simples habillages qui n’ont conduit, jusqu’à ce jour, ni à une alternance au pouvoir, ni à la moindre amélioration de la gestion de la chose publique, le peuple vivant toujours sous le poids de la misère et de la pauvreté.
Après ces soubresauts, l’élection Présidentielle de 1998 sera une simple formalité, car après le coup d’Etat électoral de 1993, personne n’osait penser à une surprise politique quelconque portant sur l’alternance, la stabilité politique étant l’exigence absolue de la communauté internationale et le maître mot du PDG, des milieux ésotériques dont la Franc-maçonnerie, et de la France.
En 1998 et en 2005, malgré le nombre important de candidats à l’élection présidentielle, M. Pierre MAMBOUNDOU va, à son tour, être présenté comme le grand leader de l’Opposition. Suite aux vives contestations des résultats proclamant Omar BONGO ONDIMBA élu, Pierre MAMBOUNDOU va à son tour se déclarer le véritable vainqueur de ces scrutins. Un nouveau vent politico-médiatique va annoncer des rencontres inévitables devant favoriser le retour à la stabilité et conduire à la reconnaissance du régime quarantenaire. Ainsi, sous l’égide de la France, de la communauté internationale et des milieux ésotériques dont la franc-maçonnerie, seront signés « Les accords d’Arambo » entre le Gouvernement, la Majorité Présidentielle et l’Opposition. Le Pouvoir contesté obtint une fois encore sa légitimité consensuelle. D’ailleurs, c’est lors de cette négociation en 2006 que l’Opposition réclama et obtint le principe de l’utilisation de la biométrie lors des élections futures. L’expérimentation devait commencer par la ville de Libreville. Malheureusement, force est de constater que depuis cette période, le Gouvernement ne semble pas s’en préoccuper.
Pour ce qui est de la situation actuelle, après avoir refusé le report de l’élection présidentielle anticipée qui aurait permis la mise en place d’un fichier et d’une liste électorale fiable avec l’aide de la biométrie, curieusement, c’est à quelques mois des prochaines consultations électorales que ce dossier réapparaît. Et les tenants du pouvoir veulent désormais faire croire que les délais et le coût de la biométrie empêcheraient l’utilisation de cette technologie au cours des prochaines élections. Notre pays dispose pourtant des ressources considérables (plus value pétrolière, manganèse, fer, niobium, ivoire, or, diamant etc.) pour satisfaire à l’exigence de modernisation de notre système électoral.
Il est inconcevable que le Gabon, ayant à peine 300 000 électeurs (chiffre raisonnable pour une population d’environ 1,5 million habitants), ne puisse les enrôler correctement durant les 6 prochains mois qui nous séparent des jougs électoraux, alors que l’Angola, à l’aide cette biométrie, a réussi à enrôler en deux (2) mois, près de neuf millions d’électeurs.
Que cacheraient donc ces multiples élucubrations du parti-Etat PDG ?
Il est possible que les réticences qui caractérisent l’instauration de la biométrie au Gabon, comme le voulaient les Accords d’Arambo, tiendraient au fait le défunt Président Omar BONGO ONDIMBA, conscient de la détérioration de son état de santé, des poursuites judiciaires à l’encontre de ses héritiers, des règlements de comptes certains, évitait l’organisation d’une élection libre, transparente et régulière pouvant permettre la traduction fidèle de la volonté démocratique avant sa mort, du fait de l’usage de la biométrie. Cette décision de l’Exécutif de repousser à chaque fois l’utilisation de la biométrie vise encore aujourd’hui le maintien d’une liste électorale manipulée et toujours manipulable, ce qui naturellement favorise des multiples et diverses fraudes au cours des scrutins. L’élection présidentielle anticipée du 30 août 2009, qui a déclaré la victoire du fils d’Omar BONGO ONDIMBA, a déclenché de multiples contestations qui suscitèrent l’intervention des forces de défense et de sécurité qui ne se génèrent pas de rosser les candidats à l’élection présidentielle et d’abattre sans scrupule des honnêtes citoyens, particulièrement dans la ville de Port-Gentil. Malgré des pertinents et nombreux recours introduits par les autres candidats auprès de la Cour Constitutionnelle, le candidat du PDG s’est installé au pouvoir de force, contre la volonté de l’écrasante majorité des électeurs.
La mise en place de la biométrie est effectivement devenue depuis quelques mois le refrain du pouvoir. Mais la biométrie, qui recèle de nombreux avantages, n’en constitue pas pour autant la panacée. En effet, dans un pays ou depuis plus de 40 ans on a habitué l’opinion, à prendre des vessies pour des lanternes ; ou les derniers deviennent systématiquement les premiers ; ou le mensonge est vérité et une société dans laquelle le parjure et la violation de la constitution sont monnaie courante, le pouvoir est-il près à jouer son rôle de façon impartiale avec les mêmes acteurs c'est-à-dire à déterminer :
1 la taille précise du corps électoral gabonais,
2 le nombre d’étrangers vivant sur le territoire gabonais,
3 le type de découpage électoral le plus juste pour tout futur candidat à une élection.
S’agissant du nombre d’électeurs, tout observateur averti doit admettre que la population gabonaise en âge de voter ne dépasserait guère les 300.000 électeurs ; et la barre serait même très haute. Dans les prochains mois et à l’issue du prochain recensement des électeurs, il est à craindre que les vraies chiffres ne soient pas rendus publics au regard des statistiques de la dernière élection présidentielle ; scrutin qui a pourtant connu une forte mobilisation. Le pouvoir risquerait, dans ces conditions, de se déjuger. On va à nouveau nous servir sur un plateau, un chiffre proche de 800.000 électeurs, avec le chiffre d’une population totale incertain depuis 1968.
Non élu et privé de légitimité réelle, malgré l’intervention des cercles ésotériques qui ont organisé l’intronisation du fils d’Omar BONGO au rang de Grand Maitre de la Grande Loge de la Franc-maçonnerie gabonaise, le pouvoir va utiliser l’élan de communion et de solidarité des concertations politiques pour combler son déficit de légitimité. Le premier appel à la concertation a porté sur le dossier Mbanié, du nom de l’île que la Guinée Equatoriale revendique au Gabon. C’est toujours pour combler son déficit de légitimité que l’actuel locataire du palais de verre du bord de mer, va instrumentaliser un différend qui a déjà une orientation juridico-politique précise. Ainsi, des responsables et anciens responsables des Institutions, les responsables religieux, les autorités militaires, les Chefs des partis politiques de la Majorité comme ceux de l’Opposition à l’exception du MORENA, fidèle à l’idéologie de ses fondateurs (Et qui estime n’avoir trouvé dans aucun manuel d’enseignement au Gabon que le territoire gabonais comprendrait une île du nom de Mbanié), la société civile et bien d’autres Notables (sauf bien sûr les groupes d’animations) ont donc été invités à prendre part à des échanges avec BONGO fils. La même rencontre s’est renouvelée dès le retour de la délégation gabonaise de New-York. De cette façon, le processus de reconnaissance est engagé et se poursuivra, sans doute, après le 11 Mai 2011 par l’examen de l’opportunité ou non d’acquérir la biométrie, compte tenu des délais et du coût de l’investissement.
Les réseaux de connivence triomphant, sur fond d’unanimisme et de fraternité maçonnique, ces Grands-messes amènent à se demander quelle serait désormais, dans notre pseudo démocratie, la ligne de démarcation entre l’Exécutif, le Législatif, le Judiciaire, d’une part, le pouvoir et l’Opposition d’autre part, tant l’originalité et la liberté de ces instances se perdent un peu plus chaque jour au lieu de se renforcer; ruinant ainsi les maigres acquis démocratiques du Gabon sous Léon MBA. Le principe démocratique de séparation claire et net entre les différents pouvoirs ci-dessus désignés, voudrait que chacun d’eux soit légalement justiciable devant le Peuple Souverain. Ainsi, l’Exécutif soumet à l’approbation du Parlement qui devrait être l’expression de la souveraineté nationale et non de certains groupes, les décisions ou les propositions d’actes devant être exécutées au nom du Peuple et au profit du Peuple.
Le Pouvoir a donc des responsabilités pleines et entières qu’il ne peut ni partager ni déléguer à l’Opposition dont le rôle principal est d’exercer un contrepouvoir en aidant le Peuple à mieux évaluer l’action du Gouvernement et en se préparant naturellement à assurer la relève par une alternance démocratique nécessaire.
Il apparaît donc superfétatoire de regrouper, au cours d’une rencontre (non prévue ni par la Constitution ni par les lois de l’Etat), les Membres du Gouvernement, les Membres du Parlement, les Membres des Institutions et autres Corps d’Etat, les Responsables Religieux de toutes Confessions, les Autorités Militaires, les Responsables des partis politiques de la Majorité, les Responsables de partis politiques de l’Opposition, les Acteurs de la société civile et divers Notables pour des échanges dont l’impact juridique n’est pas évident. En cas de nécessité, le Chef de l’Exécutif s’adresse à la Nation ou au Parlement assurant ainsi la plénitude des ses responsabilités devant la Nation entière. Les autres hypothèses ne sont purement que politiciennes. Leur objectif est de créer la confusion en voulant, à tout prix, impliquer l’Opposition dans les décisions comme dans les échecs. La possibilité d’une alternative crédible étant supprimée, l’alternance ne semble plus envisageable et la confiscation du pouvoir s’opère sans difficulté.
Les concertations ne seraient-elles pas, après la cérémonie d’intronisation, que des grandes occasions publiques pour renouveler l’allégeance au Grand Maitre tout en lui conférant toute la légitimité nécessaire. Après avoir violement contesté le coup d’état électoral du 30 août 2009, certains ténors de l’Opposition qui avaient décidé de ne jamais reconnaître la forfaiture et l’imposture de BONGO Fils en arguant que tout citoyen a le droit de ne pas se soumettre à une légalité injuste, sont curieusement les premiers, non seulement à rédiger une demande d’audience à BONGO Fils, mais surtout à répondre chaleureusement à ses différents appels à la concertation, sous le prétexte de se soumettre à la légalité. Quelle inconstante ! Quel paradoxe ! Pourtant leur position initiale fut la meilleure. Comme l’indique le documentaire de France 2, un pouvoir usurpé peut-il être considéré comme légal, surtout quand on se rappelle que la Cour Constitutionnelle, au moment du recomptage des suffrages, a écarté sans ménagement les huissiers désignés par les candidats de l’Opposition et leurs représentants chargés des opérations électorales ? Peut-être, fallait-il éviter que l’opération d’inversion des chiffres soit ébruitée ?
Dans ces conditions, même si les décisions de la Cour Constitutionnelle restent sans recours, ce qui pourrait éventuellement prêter à des conséquences parfois tragiques ou anti-démocratiques, cette Cour Constitutionnelle, après la confirmation des résultats sur la base d’un procès verbal rejeté et non signé par les représentations de l’opposition à la CENAP et le rendu des différents recours, est-elle la mieux placée pour recevoir le serment constitutionnel ? Que signifierait alors la légalité dans ces conditions ?
Y a-t-il dans notre Constitution une nouvelle institution supranationale du nom de « Forces vives de la Nation » qui prendrait toutes les grandes décisions sur le dos du peuple gabonais ?
Voici donc l’état de la démocratie dans notre pays !
Au sortir de la messe Pascale, un citoyen me tint des propos ci-après : « L’Opposition devra faire excessivement attention, car la Majorité consciente de son impopularité suite au contentieux électoral, à l’auto-proclamation de M. MBA OBAME en qualité de Président de la République, la dissolution de l’Union Nationale et la levée de l’immunité parlementaire de ce dernier, la chasse aux sorcières depuis la proclamation de l’élection présidentielle, chercherait : soit, à faire organiser les élections dans les délais légaux sans biométrie, mais avec ses listes électorales manipulables à souhait contestées par tous, soit à obtenir un report sous le prétexte de répondre aux exigences techniques de la mise en place de la biométrie alors qu’en réalité, l’objectif visé serait de profiter de la dynamique de la CAN pour redorer son blason, en organisant et en gagnant les élections. » Le Peuple gabonais pris dans cet étau, et noyé dans une immigration voulue et encouragée, se demande aujourd’hui, après 50 années de misère et de pauvreté, de quoi demain sera fait, malgré la vigilance dont il fait preuve.
Il serait temps de rappeler aux leaders politiques gabonais et africains, aux membres des milieux ésotériques, aux responsables des communautés religieuses et à chacun d’entre nous de cesser de trahir le Gabon, notre pays ainsi que l’Afrique, notre continent avec l’unique souci de répondre à nos intérêts égoïstes et égocentriques au détriment de l’intérêt général.
Devant l’obstination et l’obsession de certains, Que Dieu épargne les innocents !
Luc BENGONO-NSI
Président du MORENA
Membre fondateur
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