En votant hier samedi 26 février une résolution imposant des sanctions contre la Libye, le Gabon a corrigé une grosse erreur commise quelques jours avant en refusant d’abord de voter sur une telle résolution. Il était devenu évident pour Ali Bongo que refuser de voter pour une résolution condamnant les exactions en Libye était une façon d’isoler complètement le Gabon dans la scène internationale et de démontrer clairement le ridicule de la politique étrangère gabonaise. Maintenant, alors que la crise politique risque de s’intensifier au Gabon après la sortie de son exil au siège du PNUD du président réellement élu André Mba Obame ce dimanche 27 février, la résolution que le Gabon vient de signer viendra hanter Ali Bongo qui ne pourra pas demander le contraire pour lui-même, car cela fait 43 ans que sa famille impose les mêmes sévices que Kadhafi au peuple Gabonais. Ce peuple qui a décidé que Ali Bongo doit quitter le pouvoir, comme les Libyens le demandent à Kadhafi, l’ami de Ali Bongo.
Rappelons que la résolution qui vient d’être adoptée par le conseil de sécurité des Nations Unies impose des sanctions contre la Libye, dont un embargo sur les armes, ainsi qu'une interdiction de voyage et le gel immédiat des avoirs à l'encontre du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi et les principaux membres de sa famille.
Ali Bongo pense-t-il condamner la Libye et s’attendre à ce que la communauté internationale agisse différemment dans le cas du Gabon?
En signant la résolution contre Kadhafi hier, le Gabon a fait ce qu’il fallait faire. Il reste maintenant que pour Ali Bongo, l’heure est à la cohérence. Le Gabon peut-il signer une telle résolution et s’entendre à ce que la communauté internationale agisse d’une façon totalement différente à l’endroit d’un autre pays dont un président se permettrait d’envoyer l’armée mâter la population qui, comme en Libye, sort dans la rue pour demander la fin de la dictature, de l’hégémonie et de l’accaparement des richesses du pays d’une/par seule famille depuis plusieurs décennies, de la corruption, des détournements de fonds publics, de la violation des droits humains et j’en passe.
Ali Bongo sera confronter par la propre logique implacable de la résolution que le Gabon vient d’adopter avec les autres pays membres du conseil de sécurité des Nations Unies. Il a peut-être reçu des « assurances » de ses amis Français, mais Ali Bongo ne pourra pas se défiler lorsque les Gabonais sortiront dans les rues pour demander son départ, comme les Libyens l’ont demandé à Kadhafi qu’il condamne.
Le moment est venu pour les Gabonais qui ont vu leurs votes volés en 2009 de demander à Ali Bongo et la communauté Internationale d’être cohérents. On ne peut pas condamner Kadhafi, Moubarak et Ben Ali et nous faire croire que Ali Bongo est le saint président du Gabon qui n’a rien à se reprocher. Non seulement sa famille et leurs alliés pillent le Gabon depuis plus de 43 ans, les Gabonais sont aussi morts (notamment à Port-Gentil) parce qu’ils ont osé, sans armes, demander à Ali Bongo de quitter le pouvoir, car il a manipulé les votes. Combien de morts, combien d’actes d’intimidation et de violation des droits humains a-t-on besoin pour qu’on finisse par dire que Ali Bongo ne mérite pas d’être président du Gabon?
L’adoption de la résolution condamnant la Libye et signée par un gouvernement illégitime au Gabon prouve à suffisance que le peuple Gabonais doit d’abord se lever et demander la démission ou le départ de Ali Bongo, et ne pas attendre que la France et ses amis de la communauté internationale le fassent. Les Gabonais doivent exiger le changement en se soulevant pacifiquement pour demander le départ de la famille Bongo du pouvoir, comme en Tunisie, en Égypte et en Libye. La communauté internationale prendra acte le moment venu.
L’heure n’est pas aux négociations et dialogues de coulisse, derrière des portes closes, qui nous maintiendront encore dans le status quo comme on l’a déjà vécu dans le passé.
Citoyen Libre