vendredi 3 janvier 2014

#Gabon-Crime rituel: Assassinat de Catherine, 4 ans: Pourquoi le mari de dame Eborah Mvoumbi n’est-il pas arrêté ?


Justice-Enquête

Pourquoi le mari de dame Eborah Mvoumbi n’est-il pas arrêté ?

IL y a plus d’une semaine, le parquet de Libreville a placé en détention à la prison centrale de Libreville, dame Eborah Mvoumbi, infirmière à l’hôpital militaire de Mélen, citée comme commanditaire de l’assassinat de la petite Catherine, 4 ans, dont le corps mutilé avait été retrouvé mi-septembre à Nkoltang, à 30 km de Libreville.


C’est l’auteur du crime, Claude Emery Massandé (photo ci-contre), 44 ans, concubin de la mère de la victime, qui a cité la blouse blanche comme instigatrice de l’assassinat avec prélèvement d’organes, communément appelé crime rituel. Lors de l’interrogatoire, le lampiste avait déclaré que dame Mvoumbi lui avait remis une avance de 300 mille F CFA sur la somme de 1 500. 000 F CFA promise pour la basse besogne.

Dans ses révélations, Massandé a précisé que l’infirmière était allée récupérer les organes humains prélevés en compagnie de son mari, Jean-Yves Mamboundou Mihindou, 58 ans, inspecteur central des impôts, au volant d’une voiture à la plaque minéralogique bleue. « C’est son mari qui était au volant lorsqu’elle est venue récupérer les organes que j’avais prélevés sur le corps de l’enfant », a déclaré le criminel, jurant la main sur le cœur.

Sur la base de ces allégations, Eborah Mvoumbi (dame de la photo à gauche) a donc été placée en détention préventive par la juge d’instruction, avoir été entendue par le procureur de la République. Un paradoxe : son mari - qui l’avait pourtant accompagnée à Nkoltang pour recevoir les fameuses pièces détachées - n’est pas inquiété. Jean-Yves Mamboundou Mihindou (monsieur de la photo à gauche) est toujours en liberté. La raison avancée est qu’il n’aurait pas su le deal passé entre sa femme et Massandé.

Une raison qui ne semble pourtant pas tenir debout. D’après nos investigations, le sieur Mamboundou Mihindou avait garé son véhicule à hauteur du bar baptisé ‘’Tourbillon’’, à Nkoltang, sur la Nationale 1 pour attendre les organes humains commandés. Un deuxième véhicule a même été aperçu au même endroit par des riverains.


Peu avant le crime, le couple aurait fait d’aller au domicile de la mère de la victime pour commander de bouture de manioc. Après ce qui est apparu comme une visite d’inspection du terrain, dame Mvoumbi et son mari n’auraient plus quitté Nkoltang. Ils seraient restés à l’entrée du quartier, attendant la livraison de la commande.

C’est justement à cet endroit que Claude Emery Massandé les aurait retrouvés pour leur remettre les organes prélevés sur le corps de la petite Catherine. « Quand je leur ai remis le sachet, Madame Mvoumbi m’a donné une somme 4 000 F CFA pour me permettre de prendre un clando et rallier Ntoum », a avancé le criminel.

Questions : Comment Jean-Yves Mamboundou Mihindou n’a-t-il pas su le deal passé entre sa femme et l’assassin alors que le sachet a été remis à cette dernière en sa présence ? Le couple habiterait Okala, au nord de Libreville. Le quinquagénaire a-t-il accepté d’accompagner sa femme à plus de 30km de sa résidence sans savoir l’objet de ce déplacement qui aurait suscité sa curiosité ?


L’assassin a ajouté que dame Mvoumbi lui avait fourni certains équipements pour la basse besogne, notamment des paires de gants médicaux hypoallergéniques à usage unique de haute qualité et des seringues. « Quand elle est venu récupérer la chair prélevée sur le corps, elle n’est plus venue avec sa petite voiture. Ce jour-là, c’est son mari qui la conduisait à bord de sa voiture de l’Etat », a renchéri le lampiste.

Aujourd’hui, d’aucuns s’accordent à dire que Massandé était le lampiste-maison du couple. Celui-ci l’hébergeait dans sa maison construite aux confins de Nkoltang sans exiger de lui qu’il paie le loyer. Une largesse qui ne semblait pas désintéressée. Le monstre froid a fait une autre révélation troublante : deux personnes auraient été enterrées en tapinois dans la concession qu’il gardait.

Qui sont ces personnes ? Comment l’a-t-il su ? Ne s’agit-il pas des victimes qu’il commettait et qui auraient été ensevelies pour ne laisser aucune trace ? Après le départ de la mère de dame Mvoumbi, Massandé était resté seul. C’est à ce moment que la blouse blanche lui aurait rendu visite au volant d’une petite voiture pour passer la fameuse commande de chair humaine.

Après avoir reçu l’avance de 300 000 F CFA, Massandé avait enlevé une somme de 40 000 F, qu’il avait remise à sa compagne, Augustine Bendoume, sans lui expliquer la provenance de cet argent. Trois mois s’étaient écoulés et Massandé n’avait pas livré le ‘’produit’’ commandé. C’est sous la pression de la présumée commanditaire qu’il s’est résolu à choisir la fille de sa compagne.
Catherine, 4 ans, assassinée pour ses organes en Octobre 2013
 
Une chose est certaine : l’infirmière n’a pas agi de son propre chef. Elle pourrait avoir servi de démarcheuse à une grosse légume. La question que tout le monde se pose aujourd’hui est celle de savoir si les feux de la justice iront jusqu’au bout de la rampe tant les pressions sont fortes au tribunal de première instance de Libreville.

Il se susurre qu’une femme portant une toge a proposé, la semaine dernière, à la mère de la victime d’accepter une contrepartie financière pour abandonner les poursuites judiciaires contre dame Eborah et ses éventuels complices. Une proposition qui aurait révolté Augustine Bendoume et instillé le doute dans son esprit.
Jonas Moulenda
03/01/2014
 




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