mercredi 26 septembre 2012

#Gabon: Pétrole: Setanta Energy et PetroPlus se partagent Roussette; Le peuple gabonais a-t-il l’heure juste?


Gabon-Pétrole: Setanta Energy et PetroPlus se partagent Roussette : le peuple gabonais a-t-il l’heure juste?



Devant les Nations Unies, Ali Bongo est allé plaider pour une Justice impartiale. On peut bien se demander à quoi rime ces messages hypocrites d'un président mal élu en quête de légitimité. En effet, pendant que Ali Bongo se pavane à l'international, seul endroit où quelqu'un écoute encore ce qu'il dit, pour raison évidente d'intérêt de venir piller nos ressources, nous apprenons que des transactions douteuses continuent d'être légion dans l'émirat pétrolier gabonais.

Une dépêche récente de «Africa Energy Intelligence» nous apprend que le champ pétrolier de Roussette que convoitait depuis quelques temps la compagnie britannique (basée à Port-Gentil), Setanta Energy, sera partagé entre cette compagnie et la compagnie angolaise PetroPlus dirigée par le Français Vincent Miclet et l’Angolais Sandro Dos Santos. Mais dans quelles conditions cette transaction s'est elle passée?

C'est là que devient intéressant de parler des informations que nous avons et qui nous apprennent que le cas Setanta Engery a été discuté entre Ali Bongo et les autorités britanniques à plusieurs reprises ces derniers temps, incluant lors de sa rencontre avec le Premier ministre britannique en  Mai dernier. Nous savons que Ali Bongo aime bien le Royaume Uni; ses enfants y étudient. Une rencontre au sommet devrait avoir lieu en Novembre prochain entre autres, afin de redynamiser les relations diplomatiques entre le Royaume-Uni et le Gabon. Le Gabon a demandé au R-U de ré-ouvrir une ambassade au Gabon, mais le royaume hésite pour des raisons notamment économiques et financières (le pays vivant en mode austérité présentement). Le visite récente du diplomate britannique des installations de Setanta au Gabon est certainement une première étape de cette redynamisation.

Mais il apparaît selon nos informations que Setanta avait de la difficulté à faire avancer son dossier au Gabon, n'ayant pas reçu beaucoup d'aides du ministère en charge du pétrole (notamment à l’époque où Paul Biyoghé Mba était premier ministre). Ce qui a valu quelques frustrations de la part des Britanniques qui salivent sur le champ de Roussette dont Setanta est propriétaire des deux tiers depuis 2007 selon Africa Energy Intelligence. Pour Setanta, c’est un projet d’exploitation pétrolière évalué à plus de 4 milliards d'euros de revenus, selon nos informations. Setanta fait miroiter beaucoup d’argent en recettes fiscales et autres partages de revenus au Gabon, et propose dans son projet de remettre 25% de ces revenus à l’état.

Jusqu'ici, rien de bien particulièrement nouveau dans le pillage du pétrole gabonais. Là où les choses deviennent intéressantes à suivre est que, selon toujours nos informations (obtenues avant la sortie de l'article de Africa Energy Intelligence), le partenaire proposé par le Gabon pour le champ de Roussette est « une société inconnue avec un palmarès douteux, à 51% du capital angolais (nous apprenons de l'article de Africa Intelligence qu'il s'agit de l’angolaise PetroPlus) et 49% du capital appartiendrait à une compagnie enregistrée dans une fiducie opaque dans les îles Vierges britanniques » (paradis fiscal). Nos informations indiquent par ailleurs très bien que « les entreprises britanniques ne pouvaient pas facilement faire des affaires avec des entités de cette nature compte tenu de leurs lois anti-corruption. Et cela, d’ajouter, « est en conflit avec l'engagement déclaré du gouvernement gabonais de lutter contre les déficits de gouvernance». Qui au Gabon a alors demandé à Setanta Energy de faire affaire avec ce partenaire louche et gênant que décriaient pourtant les Britanniques depuis le début de la proposition gabonaise? Surtout que lorsque Ali Bongo a demandé à Setanta si elle avait besoin d'un partenaire, la compagnie a répondu haut et fort: « NON, absolument pas », comme le confirment nos informations.

Pour ne pas trop déranger l'insistance du Gabon pour un partenaire, Setanta a indiqué préférer la Compagnie pétrolière du Gabon ou Gabon Oil Compagny (GOC) créée par Ali Bongo après son arrivée contestée au pouvoir; ce que prévoit d'ailleurs le projet de nouveau code des hydrocarbures. GOC aurait même acceptée une offre dite généreuse de 25% du projet. Alors, pourquoi insister sur un partenaire douteux? Le choix de Setanta était d'aller de l'avant avec un partenaire plus crédible, si c’était la préférence du gouvernement gabonais que Setanta ait absolument un partenaire dans un projet qu'elle peut très bien exécuter toute seule.  Décidément, on dirait que quelqu’un au sommet de l’état veut profiter personnellement de la manne pétrolière?

Maintenant que le champ de Roussette est partagé entre Setanta et PetroPlus d’Angola, le peuple gabonais est dans son droit de demander aux autorités judiciaires britanniques de faire enquête sur cette transaction de Setanta Energy qui pue le souffre et pourrait contrevenir aux lois anti-corruption du Royaume-Uni.  Setanta Energy a-t-elle capitulé devant la pression gabonaise pour un partenaire pourtant « au palmarès douteux », donc contre les lois britanniques anti-corruption?

Bien plus, le gouvernement gabonais n’a jamais dévoilé les rapports d’audits pétroliers qui semblent avoir mis en évidence des « niveaux extraordinaires d'abus et de fraude par certaines compagnies pétrolières internationales », comme le précisent nos informations. Ali Bongo protège qui en gardant secrets ces audits?

Le peuple gabonais doit savoir. Le peuple gabonais en a marre des hypocrites et illégitimes politiciens comme Ali Bongo qui racontent qu’ils veulent la Justice sociale, alors qu’ils travaillent sans relâche dans l’ombre avec leurs amis étrangers pour piller les ressources qui appartiennent à tous les Gabonais.



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