jeudi 30 juin 2011

Lettre d'interpellation de la société civile gabonaise pour une ingérence démocratique au Gabon

Aux  présidents des Etats unis d’Amérique, et  de la République Française, au Secrétaire Général des Nations Unies, au Président de la Commission de l’Union Africaine et au Président de la Commission de l’Union Européenne
 
C’est au nom de la démocratie, principe universel et fondement des libertés, que nous vous adressons ce cri d’alarme, cet appel au secours en faveur de notre pays le Gabon.
 
Comme vous le savez, le Gabon est en ruine. Une ruine généralisée provoquée par une oligarchie criminelle au pouvoir depuis près d’un demi-siècle.
 
Cette oligarchie politico mafieuse a organisé un pillage à grande échelle des richesses  du pays et orchestrée une politique criminelle d’assujettissement, d’appauvrissement collectif d’une population réduite à la mendicité et considérablement clochardisée.
 
Le système oligarchique a organisé  la corruption des mentalités et de la pensée : Cette entreprise est planifiée par les idéologues de pensée unique du régime  criminel. Au bout du compte, les peuples nobles de ce pays sont de fait poussés à la résignation, à la renonciation de leurs droits légitime, bref, au désespoir.
 
Depuis 43 ans, le quotidien des gabonais est une véritable tragédie. Les gabonais sont privés de leurs droits fondamentaux en matière d’éducation, de santé, d’accès au logement et à un emploi décent…
 
Tous les indicateurs socio-économiques démontrent la situation misérable des gabonais et l’incapacité du pouvoir en place à leur offrir le minimum vital. En vérité, les dirigeants gabonais se sont enrichis en milliards de dollars au détriment des deux tiers de la population. Ces ressources volées ont été placées dans les paradis fiscaux et les banques occidentales.
 
Les nombreuses reformes annoncées en grande pompe par  Monsieur Ali BONGO, n’ont connu aucune matérialisation sur le terrain. Pendant ce temps, le président se ballade dans le monde entier au frais du contribuable. Ses déplacements se chiffrent en centaines de milliards de francs CFA.
 
Contre vents et marées, au mépris des nobles revendications des secteurs sociaux, le Président s’est acheté un palace de plus de 100 millions d’euros à paris. Cette dépense abjecte est une véritable humiliation  à l’égard du peuple gabonais.
 
Face ces actes ignobles par leur nature et de par leur portée, la société civile marque sa ferme désapprobation de la gestion calamiteuse du Gabon par le clan véreux au pouvoir.
 
La société civile s’engage devant  la communauté internationale et le peuple gabonais à défendre jusqu’au bout la dignité de la personne humaine bafouée dans ce pays.
 
Le Gabon, comme l’Egypte de MOUBARACK et  la Tunisie de BEN ALI est enchaîné, paralysé et prisonnier d’un véritable système famélique.
 
Comme en Egypte, en Tunisie, en Libye, en Cote d’ivoire et au Sénégal, les gabonais veulent un Etat de droit démocratique, transparent qui préserve  les libertés démocratiques de ses citoyens.
 
Les gabonais veulent une démocratie totale, fondée sur la volonté du peuple à déterminer son avenir et construire un nouveau modèle de gouvernance.
 
Fort de ce qui précède, les organisations de la société civile gabonaise, appelle la communauté internationale notamment le Gouvernement des Etats Unis, le Gouvernement français, le Conseil de sécurité des Nations Unies, l’Union Africaine et l’Union Européenne, à exercer le droit d’ingérence démocratique au Gabon afin de permettre la tenue des élections libres, crédibles dans un environnement transparent et paisible.
 
Cette demande se justifie par le blocage actuel du processus démocratique dans le pays par un clan qui refuse toute possibilité d’alternance par les élections libres et transparentes, et la confiscation des instruments de régulation de la démocratie. En 2009, suite au décès de Monsieur Omar BONGO ONDIMBA, deuxième chef de l’Etat, des élections se sont déroulées dans les conditions les plus contestables et ont consacré une succession monarchique au pouvoir à travers le fils du président défunt et le maintien du régime corrompu, oligarchique et responsable du désastre holistique de la nation gabonaise.
 
A ce moment là, l’implication de la communauté internationale devient  alors vitale car le Gabon  est désormais au bord du gouffre et de l’implosion, tellement les violations des droits fondamentaux des citoyens, les frustrations incessantes du peuple par une gestion orgueilleuse de l’Etat par cette oligarchie sont devenues légion. En effet, le peuple gabonais dans sa globalité n’a plus pour désir ardent que de se libérer de la tyrannie et d’un système d’esclavage corrompu. Nous demandons le démantèlement  de ce système qui écrase tout un peuple et qui déshumanise les enfants de ce pays. Certes le système a changé de tête, mais la structure politique dans son orientation idéologique et son organisation totalitaire demeure en place. C’est pour cette raison que l’ingérence de la communauté internationale au Gabon est la condition sine qua non pour éviter le chao et l’anarchie.
 
Fait à Libreville, le 29 juin 2011
 
 
 

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