#Gabon-Crime rituel: Assassinat de Catherine, 4 ans: Pourquoi le mari de dame Eborah Mvoumbi n’est-il pas arrêté ?
Justice-Enquête
Pourquoi le mari de dame Eborah Mvoumbi n’est-il pas arrêté ?
IL y a plus d’une semaine, le parquet de Libreville a placé en
détention à la prison centrale de Libreville, dame Eborah Mvoumbi,
infirmière à l’hôpital militaire de Mélen, citée comme commanditaire de
l’assassinat de la petite Catherine, 4 ans, dont le corps mutilé avait
été retrouvé mi-septembre à Nkoltang, à 30 km de Libreville.
C’est l’auteur du crime, Claude Emery Massandé (photo ci-contre), 44 ans, concubin de la
mère de la victime, qui a cité la blouse blanche comme instigatrice de
l’assassinat avec prélèvement d’organes, communément appelé crime
rituel. Lors de l’interrogatoire, le lampiste avait déclaré que dame
Mvoumbi lui avait remis une avance de 300 mille F CFA sur la somme de 1
500. 000 F CFA promise pour la basse besogne.
Dans ses
révélations, Massandé a précisé que l’infirmière était allée récupérer
les organes humains prélevés en compagnie de son mari, Jean-Yves
Mamboundou Mihindou, 58 ans, inspecteur central des impôts, au volant
d’une voiture à la plaque minéralogique bleue. « C’est son mari qui
était au volant lorsqu’elle est venue récupérer les organes que j’avais
prélevés sur le corps de l’enfant », a déclaré le criminel, jurant la
main sur le cœur.
Sur la base de ces allégations, Eborah
Mvoumbi (dame de la photo à gauche) a donc été placée en détention préventive par la juge
d’instruction, avoir été entendue par le procureur de la République. Un
paradoxe : son mari - qui l’avait pourtant accompagnée à Nkoltang pour
recevoir les fameuses pièces détachées - n’est pas inquiété. Jean-Yves
Mamboundou Mihindou (monsieur de la photo à gauche) est toujours en liberté. La raison avancée est qu’il
n’aurait pas su le deal passé entre sa femme et Massandé.
Une
raison qui ne semble pourtant pas tenir debout. D’après nos
investigations, le sieur Mamboundou Mihindou avait garé son véhicule à
hauteur du bar baptisé ‘’Tourbillon’’, à Nkoltang, sur la Nationale 1
pour attendre les organes humains commandés. Un deuxième véhicule a même
été aperçu au même endroit par des riverains.
Peu avant le
crime, le couple aurait fait d’aller au domicile de la mère de la
victime pour commander de bouture de manioc. Après ce qui est apparu
comme une visite d’inspection du terrain, dame Mvoumbi et son mari
n’auraient plus quitté Nkoltang. Ils seraient restés à l’entrée du
quartier, attendant la livraison de la commande.
C’est
justement à cet endroit que Claude Emery Massandé les aurait retrouvés
pour leur remettre les organes prélevés sur le corps de la petite
Catherine. « Quand je leur ai remis le sachet, Madame Mvoumbi m’a donné
une somme 4 000 F CFA pour me permettre de prendre un clando et rallier
Ntoum », a avancé le criminel.
Questions : Comment Jean-Yves
Mamboundou Mihindou n’a-t-il pas su le deal passé entre sa femme et
l’assassin alors que le sachet a été remis à cette dernière en sa
présence ? Le couple habiterait Okala, au nord de Libreville. Le
quinquagénaire a-t-il accepté d’accompagner sa femme à plus de 30km de
sa résidence sans savoir l’objet de ce déplacement qui aurait suscité sa
curiosité ?
L’assassin a ajouté que dame Mvoumbi lui avait
fourni certains équipements pour la basse besogne, notamment des paires
de gants médicaux hypoallergéniques à usage unique de haute qualité et
des seringues. « Quand elle est venu récupérer la chair prélevée sur le
corps, elle n’est plus venue avec sa petite voiture. Ce jour-là, c’est
son mari qui la conduisait à bord de sa voiture de l’Etat », a renchéri
le lampiste.
Aujourd’hui, d’aucuns s’accordent à dire que
Massandé était le lampiste-maison du couple. Celui-ci l’hébergeait dans
sa maison construite aux confins de Nkoltang sans exiger de lui qu’il
paie le loyer. Une largesse qui ne semblait pas désintéressée. Le
monstre froid a fait une autre révélation troublante : deux personnes
auraient été enterrées en tapinois dans la concession qu’il gardait.
Qui sont ces personnes ? Comment l’a-t-il su ? Ne s’agit-il pas des
victimes qu’il commettait et qui auraient été ensevelies pour ne
laisser aucune trace ? Après le départ de la mère de dame Mvoumbi,
Massandé était resté seul. C’est à ce moment que la blouse blanche lui
aurait rendu visite au volant d’une petite voiture pour passer la
fameuse commande de chair humaine.
Après avoir reçu l’avance de
300 000 F CFA, Massandé avait enlevé une somme de 40 000 F, qu’il avait
remise à sa compagne, Augustine Bendoume, sans lui expliquer la
provenance de cet argent. Trois mois s’étaient écoulés et Massandé
n’avait pas livré le ‘’produit’’ commandé. C’est sous la pression de la
présumée commanditaire qu’il s’est résolu à choisir la fille de sa
compagne.
Catherine, 4 ans, assassinée pour ses organes en Octobre 2013
Une chose est certaine : l’infirmière n’a pas agi de
son propre chef. Elle pourrait avoir servi de démarcheuse à une grosse
légume. La question que tout le monde se pose aujourd’hui est celle de
savoir si les feux de la justice iront jusqu’au bout de la rampe tant
les pressions sont fortes au tribunal de première instance de
Libreville.
Il se susurre qu’une femme portant une toge a
proposé, la semaine dernière, à la mère de la victime d’accepter une
contrepartie financière pour abandonner les poursuites judiciaires
contre dame Eborah et ses éventuels complices. Une proposition qui
aurait révolté Augustine Bendoume et instillé le doute dans son esprit.
Jonas Moulenda
03/01/2014
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