(Voir les liens vidéos de l'entrevue complète avec André Mba Obame plus bas)
André Mba Obame, en convalescence en Afrique du Sud.
"Vous entendrez parler de moi, et ça ne fait que commencer",
lançait André Mba Obame en quittant le ministère de l'intérieur, début juillet
2009. Les habitants de la capitale gabonaise ont encore entendu parler d'André
Mba Obame au soir du jeudi 22 Septembre 2011.
TV+, la chaîne de télévision que dirige le neveu du principal opposant
au régime d'Ali Bongo avait à peine commencé la diffusion d'un grand reportage
sur le patient le plus célèbre du Gabon, actuellement en Afrique du Sud, quand
Libreville a été plongée dans le noir. Les responsables de la société d'Energie
et d'Eau du Gabon n'ont fourni aucune explication à cette coupure d'électricité
qui aura duré plus de deux heures
d'horloge.
Parti sur les traces d'André Mba Obame au pays de Nelson Mandela, le
journaliste François Ondo Edou, professionnel émérite et qui n' plus de compte
à rendre à l'administration; puisque mis à la retraite depuis deux mois,
réalisait une enquête trois mois, jour pour jour; après le départ d'André Mba
Obame. Dans les milieux du Parti Démocratique Gabonais au Pouvoir à Libreville,
la rumeur court qu'André Mba Obame serait grabataire et physiquement incapable
de continuer à faire de la politique. Ces informations sont quotidiennement
distillées aux chancelleries occidentales/ Mais les téléspectateurs gabonais
ont plutôt découvert un homme lucide qui se remet de son opération d'une
sciatique paralysante, debout sur ses
deux jambes pour la suite du combat politique. Ses médecins traitants affirment
que l'intervention chirurgicale à laquelle ils ont procédé a été une réussite
totale. Que le taux de récupération de leur patient, actuellement en phase
de rééducation, se situe aujourd'hui
autour de 40%.
Selon les investigations du journaliste gabonais, des policiers partis
de Libreville se relaieraient à Jobourg avec pour mission de surveiller les
mouvements de l'opposant.
Florilège de questions-réponses.
Quel est votre sentiment
après la confirmation par le Conseil d'Etat de la dissolution de l'Union
Nationale et que répondez-vous à ceux
qui vous accusent d'avoir provoqué la dissolution de votre propre parti?
"Cette décision ne m'a guère surpris. Elle est la preuve du recul
des acquis démocratiques de la conférence nationale, des accords de Paris et
des consultations politiques organisées par le président Omar Bongo Ondimba. Il
n'y a que dans les pays de dictature qu'on rencontre de telles décisions. A
bien y regarder, elles sont tout à l'avantage de l'Union Nationale, l'exemple
de l'ANC dissoute sous l'apartheid est encore présent dans nos esprits."
Aujourd'hui, le slogan des
partis politiques de l'opposition est :"Pas de biométrie, pas
d'élection". Votre position est-elle la même?
"Je salue avec force l'opposition gabonaise et tous ses leaders qui
parlent désormais d'une même voix. Je salue surtout la société civile qui est
appelée à jouer un rôle majeur dans nos pays, à l'instar de la Tunisie,
l'Egypte ou la Libye. (...) J'appelle
les Gabonais à soutenir vivement le mouvement "ça suffit comme ça" et
à répondre massivement à ses mots d'ordre et appels".
Vos détracteurs disent que
vous avez choisi la voie de l'exil. Que leur répondez-vous?
"Ai-je la tête d'un exilé? Dès que mes médecins me libèreront, je
repartirai au Gabon pour intensifier la lutte contre le régime autoritaire,
antidémocratique, sanguinaire et incompétent du Raïs Ali.
Ce que je demande aux Gabonais c'est de se lever et de marcher comme le
leur a déjà demandé le Pape Jean Paul II en 1982."
Les autorités de Libreville n'ont sans doute pas apprécié. Cela explique
peut-être la coupure d'électricité
inexpliquée de jeudi soir. Les chancelleries des pays occidentaux
apprécieront.
Vidéos de l'entrevue avec André Mba Obame réalisées par le journalisme François Ondo Édou en Afrique du Sud:
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