Suite à la découverte de personnes étrangères retrouvées mortes dans une prison de Bitam au Nord du Gabon, le gouvernement gabonais s'est empressé de publier un communiqué le 16 juin 2011 pour entre autres, dénoncer la désinformation dans les médias au sujet des causes de la mort de ces expatriés, tout en justifiant leur décès par des diagnostiques comme la diarrhée et les troubles respiratoires ou de comportement, probablement reliés à l'éclosion d'une épidémie de choléra. Il a même poussé l'ironie jusqu'à conseiller à la population d'appliquer les mesures d'hygiène contre les épidémies comme le Choléra (qui pourrait les frapper aussi, s'imagine-t-on en lisant le communiqué).
Le communiqué du gouvernement gabonais précisait d'ailleurs ceci:
"Contrairement à certaines informations véhiculés sans fondement, faisant état de prétendue maltraitance, de sévices ou de tortures, il s'agirait plutôt d'un cas de santé public, que nous déplorons".
Voilà maintenant que des photos des personnes décédées sont disponibles. Au vue des photos, on est droit de se poser sérieusement la question de savoir si le gouvernement gabonais a encore une fois menti à sa population et à la communauté internationale. Le Gabon est reconnu par Amnistie Internationale et le Département d'État (ministère des affaires étrangères) américain comme un pays qui viole allègrement les Droits de la personne depuis des décennies. Les morts de la prison de Bitam seraient-elles un incident de plus à mettre au palmarès peu élogieux du Gabon dirigé de main de fer par la famille Bongo depuis plus de 44 ans?
Il va sans dire qu'avec les photos qui révèlent les visages tuméfiés des morts de la prison de Bitam, Ali Bongo et ses acolytes du PDG doivent répondre au monde entier sur ce qui est réellement arrivé à ces personnes décédées. Quand bien même elles étaient en situation irrégulière au Gabon, il n'en demeure pas moins que tout être humain doit être traité avec dignité. Il n'y a pas de raison que les autorités policières ou de la gendarmerie aient procédé à des tortures jusqu'à mort d'hommes, pour finalement s'en sortir sans conséquences pour les actes ignobles posés.
Mieux, le gouvernement gabonais, s'il est clairement prouvé qu'il a menti à la population et à la communauté internationale sur les morts de la prison de Bitam, doit aussi subir les conséquences ou sanctions qui doivent suivre une telle manipulation de l'information et de son récidivisme dans la violation des Droits de la personne.
Qu'est-ce que Ali Ben Bongo et son gouvernement vont encore nous dire comme mensonge maintenant?
Les organismes internationaux de défense des Droits de l'Homme doivent monter au créneau et dénoncer l'attitude rétrograde du gouvernement gabonais et du président du Gabon qui ont voulu cacher la vérité!
Rappelons qu'au sortir des élections présidentielles du 30 août 2009, les militaires (notamment les fameux bérets rouges) ont commis les exactions envers une population qui manifestaient pacifiquement. Résultats, au moins une dizaine de morts. Des images le témoignent, notamment sur YouTube. Aucune enquête n'a été faite et le gouvernement gabonais n'a jamais justifié pourquoi les militaires ont tiré à balles réelles sur une population sans armes?
Tuerie de Port-Gentil, Gabon, 2009
Jusqu'à quand les violations des Droits humains vont continuer au Gabon sans que Ali Ben Bongo et le PDG, son parti, en paient le prix véritable? Peut-on continuer à tuer la population sans défense de cette façon et continuer à diriger le Gabon?
Référence: Les Gabonais s'expriment sur le vol des élections en 2009.
C.L.
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