Entré en fonction le 25 janvier 2011 comme Président de la république Gabonaise, André Mba Obame s'adresse pour la première fois à la Nation depuis la sortie de son gouvernement des locaux du Pnud
Union-Travail-Justice
Adresse de M. André Mba Obame, Président de la République, à la Nation
Citoyens,
Depuis qu’un pouvoir illégitime s’est imposé, par la force, dans notre pays, l’inquiétude gagne les esprits, le doute s’empare des âmes.
Le trouble des esprits n’a pas sa seule origine dans le coup d’état électoral du 3 septembre 2009 et des vicissitudes de la Société internationale. Il provient surtout de l’arrogance des hommes qui se sont installés au pouvoir par la force et leur ignorance de l’énorme attente sociale.
La révolution nationale, dont j’ai dessiné les contours, lors de ma prestation de serment en qualité de président de la république le 25 janvier 2011, n’est pas encore entrée dans les faits.
Elle n’y a pas pénétré, parce qu’entre le peuple et moi, qui nous comprenons si bien, s’est dressé le double écran des partisans du divisionnisme et les serviteurs d’un régime moribond.
Les serviteurs du pouvoir actuel sont nombreux ; j’y range sans exceptions tous ceux qui ont fait passer leurs intérêts personnels avant les intérêts permanents de l’Etat : partis politiques dépourvus de clientèle mais assoiffés de revanche, fonctionnaires attachés à un ordre dont ils étaient les bénéficiaires et les maîtres, ou ceux qui ont subordonné les intérêts de la patrie à ceux de l’étranger.
Un long délai sera nécessaire pour vaincre la résistance de tous ces adversaires de la nouvelle espérance, mais il nous faut dès à présent, briser leurs entreprises. Si le Gabon ne comprenait pas qu’il est condamné, par la force des choses, à changer de régime, il verrait s’ouvrir devant lui des mouvements d’ampleur comme on a pu l’observer hier en Tunisie et en Egypte et aujourd’hui en Libye. Notre pays doit se sauver de la dérive monarchique en cours par la foi et le sacrifice.
Le problème du Gabon dépasse donc en ampleur la propagande actuellement orchestrée par les ennemis de la patrie qui tend à présenter une communauté comme représentant un danger pour la nation ou encore une lutte de leadership.
Notre pays réclame avant tout la restauration des principes démocratiques et républicains.
J’ai recueilli l’héritage d’un Gabon blessé, d’un peuple habité par la désespérance. Mon devoir est de défendre vos aspirations et vos droits.
En 1990, j’ai convaincu le président Omar Bongo de la nécessité d’une ouverture démocratique dans notre pays par le retour au multipartisme.
En 2009 j’ai proposé une nouvelle espérance en me présentant comme le candidat de l’interposition dans mon appel de Barcelone.
Aujourd’hui, c’est de vous-mêmes que je veux vous sauver.
A mon âge, lorsqu’on a fait à son pays le do
n de sa personne, il n’est plus de sacrifice auquel l’on veuille se dérober ; il n’est plus d’autre règle que celle du salut public.
Rappelez-vous ceci : notre peuple, s’il sait s’unir et soutenir un combat juste, est un peuple qui renaît.
Vive le Gabon !
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2 mars 2011
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